(Agence Ecofin) - En Afrique du Sud, la crise est de retour dans le secteur électrique. Le Parlement tiendra en effet, un débat sur la situation énergétique du pays qui va de mal en pis. En effet, l’Eskom, la compagnie électrique nationale met en place des délestages rotatifs dans le pays à cause de l’insuffisance de l’électricité produite par rapport à la demande. Hier, c’est un délestage de niveau trois (3 000 MW d’électricité indisponibles) qui a été mis en œuvre entre 8 h et 23 h dans les principales villes du pays, ralentissant l’ensemble de l’économie nationale.
Pravin Gordhan (photo), le ministre des Entreprises publiques a affirmé que la situation était un cas de force majeure, imprédictible il y a quelques jours. Des problèmes techniques selon lui, sont à la base de cette situation qui devrait être réglée dans les 10 prochains jours. Cependant, a confié le responsable, la cause du disfonctionnement des centrales atteintes n’est pas encore connue. Même si certaines rumeurs parlent de sabotage, aucune piste sérieuse ne permet de le confirmer.
Cette situation survient alors qu’Eskom, la compagnie nationale d'électricité, a été déclaré techniquement insolvable selon le ministère des Entreprises publiques. Si les choses continuent sur la même trajectoire, elle fera faillite d’ici avril 2019. L’énergéticien réunit en effet à lui seul, 15% de la dette extérieure nationale avec 420 milliards de rands (30 milliards $) de dettes.
Pour faire face à cette situation, le gouvernement a décidé de séparer la compagnie en trois entités distinctes afin d’améliorer sa capacité de mobilisation financière. Une disposition qui ne sera pas très utile selon Moody’s et qui est confrontée à l’opposition des syndicats des travailleurs du secteur. Ces derniers ont d’ailleurs, entamé une grève afin de protester contre la mesure à venir. Un ralentissement qui se répercutera sur la capacité d’Eskom à arrêter au plus tôt, la vague de délestages qui déferle actuellement sur le pays.
Face à cette nouvelle crise, le gouvernement cherche des responsables. Pravin Gordhan a d’ailleurs affirmé qu’une fois trouvés, ceux-ci se retrouveront derrière les barreaux. En attendant cela, bien malin qui pourra dire quand et comment prendra fin cette nouvelle crise.
Gwladys Johnson Akinocho