(Agence Ecofin) - Dans son rapport 2019 sur les entreprises et établissements publics au Cameroun au 31 décembre 2018, la Commission technique de réhabilitation des entreprises des secteurs public et parapublic (CTR) révèle que la Société nationale de transport de l’électricité (Sonatrel) court un risque financier.
Selon les explications de la CTR, l’État a contracté le 7 juin 2017 un prêt de 325 millions de dollars (environ 191 milliards FCFA) auprès de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), guichet non concessionnel du groupe de la Banque mondiale, destiné au financement des activités de la Sonatrel. Le remboursement de ce prêt doit se faire en 47 semestres consécutifs, dont la première échéance interviendra le 15 mai 2024.
Seulement, relève la CTR, le montant cumulé des décaissements de la BIRD au 31 décembre 2018 est de 4,67 milliards FCFA. Ce qui fait dire à la Commission que « la faible capacité de décaissement des ressources BIRD, qui prend fin en 2022 constitue un risque financier pour la Sonatrel qui s’expose au paiement d’une commission annuelle de 0,25% sur le montant non décaissé ».
Cette situation s’explique, en partie, selon la CTR, par la non-disponibilité de la contrepartie de l’État du Cameroun d’un montant de 50 millions de dollars (plus de 29 milliards FCFA) comme convenu lors de la signature d’accord de prêt avec la BIRD.
Ce prêt est pourtant destiné à financer l’opérationnalisation de la Sonatrel et les investissements prioritaires pour moderniser et étendre le réseau public de transport de l’électricité, à l’origine de nombreuses coupures d’électricité.
La Sonatrel, créée en 2015, est entrée en activité en 2019. L’entreprise est chargée, entre autres, de l’exploitation, la maintenance et le développement du réseau public de transport de l’énergie électrique et de ses interconnexions avec d’autres réseaux.
Sylvain Andzongo
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