(Agence Ecofin) - Dans une récente interview publiée par Eneo, Eric Mansuy, le nouveau DG de la filiale camerounaise du britannique Actis, explique pourquoi l’électricien « n’arrive pas à payer ses fournisseurs au moment où son bilan établit un bénéfice de plus de 11 milliards FCFA en 2018 ».
« Le bilan établit effectivement un bénéfice. Mais, il s’agit d’un résultat comptable. La trésorerie, quant à elle, demeure très tendue. Ceci se traduit par un problème de cash-flow du fait des impayés que cumulent certains de nos grands clients, principalement », indique-t-il.
Dans son rapport annuel 2018, Eneo pointe l’Etat comme son plus gros débiteur avec une dette de près de 39 milliards FCFA dont un impayé de 11 milliards de la défunte Camerounaise des eaux (CDE) qu’il a endossé après la renationalisation du service de la distribution de l’eau potable. De grandes entreprises, telles qu’Alucam (près de 6 milliards) ou encore la Sonara (1,4 milliard), figuraient aussi parmi les insolvables.
À fin 2018, Eneo était même techniquement en crise de liquidité. Son actif circulant (c’est-à-dire transformable en liquidité en moins de 12 mois) ne pouvait couvrir que 70% de sa dette à court terme d’un montant de 306,7 milliards de FCFA dont 171 milliards de dettes fournisseurs et 49 milliards de dettes fiscale et sociale.
Parmi les fournisseurs d’Eneo, figure le producteur de gaz naturel, Gaz du Cameroun, filiale de Victoria Oil & Gas (VOG). En janvier 2018, Eneo avait suspendu momentanément ses achats de gaz auprès de VOG, destiné à la centrale thermique de Logbada, en raison d’une dette de près de 200 millions de dollars que l’électricien peinait à rembourser.
SA