(Agence Ecofin) - Après les obligations vertes et une incursion sur le marché japonais de la dette, l’Egypte diversifie les sources de financement de son économie, en faisant appel aux instruments financiers islamiques et aux obligations libellées en yuan.
L’Egypte envisage d’émettre un sukuk souverain d’un montant de 2 milliards de dollars, d’ici fin juin prochain, ainsi qu’un emprunt obligataire libellé en yuan chinois pour diversifier les sources de financement de son économie, a annoncé le ministre égyptien des Finances, Mohamed Maait (photo).
« L’Egypte s’apprête à émettre un sukuk souverain avant la fin de l’exercice fiscal en cours (1er juillet 2021-30 juin 2022) pour mobiliser les financements nécessaires aux projets d'investissement inclus dans le plan de développement économique et social », a déclaré le ministre lors d’une conférence consacrée aux opportunités de financement alternatif de l’économie.
M.Maait a également indiqué que l’émission d’un emprunt « charia compatible », dont le montant a été fixé à 2 milliards de dollars vise à attirer une nouvelle catégorie d’investisseurs originaires de la région Moyen Orient & Afrique du Nord (MENA) et de l’Asie.
En février dernier, le gouvernement égyptien avait choisi six banques internationales, dont Citigroup, HSBC Holdings et Abu Dhabi Islamic Bank pour piloter l’émission de ce sukuk.
Accord imminent avec le FMI
Le ministre égyptien des Finances a par ailleurs révélé au cours d’une rencontre avec l’ambassadeur de la Chine près Le Caire, Liao Liqiang, que le pays du Nil envisage d’émettre un emprunt obligataire libellé en yuan chinois pour « diversifier les ressources financières de l’Etat » et « cibler le grand marché obligataire de la Chine », sans préciser la taille de cette émission.
En mars dernier, l’Egypte a levé 500 millions de dollars grâce à un emprunt obligataire libellé en yen japonais. Six mois auparavant, le pays le plus peuplé d’Afrique du Nord avait émis des obligations vertes d’un montant de 750 millions de dollars, devenant ainsi le premier pays de la région MENA à émettre ce genre d’obligation destinée à financer les projets environnementaux, les énergies propres et des projets de transports sobres en carbone.
Mi-mai, le Premier ministre égyptien, Mostafa Madbouly, avait annoncé que le pays devrait parvenir « dans quelques mois » à un accord avec le Fonds monétaire international (FMI) sur un nouveau programme de financement de plusieurs milliards de dollars, destiné à immuniser l’économie contre les chocs extérieurs liés au conflit russo-ukrainien.
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