(Agence Ecofin) - Dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, le GAFI actualise régulièrement sa liste des pays ayant des lacunes en la matière. Cette fois, c’est l’Afrique du Sud et le Nigeria qui ont été ciblés tandis que le Maroc en sort.
L’Afrique du Sud et le Nigeria font leur entrée sur la liste des juridictions sous surveillance renforcée du Groupe d’Action Financière (GAFI), communément appelée « liste grise ». L’annonce a été faite lors des résultats de la plénière de l’organisme, tenue du 22 au 24 février 2023.
La présence des deux pays sur cette liste dénote de lacunes stratégiques identifiées dans leurs régimes de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT). L’organisation souligne toutefois que les Etats se sont engagés à résoudre ces lacunes dans les délais convenus dans le cadre d’une surveillance accrue du GAFI.
Connues comme les deux premières puissances économiques en Afrique subsaharienne, l’Afrique du Sud et le Nigeria n’en sont pas moins les premiers acteurs en trafics illégaux dans leurs régions respectives, selon l’Organized crime index (OCI). Signe que les mesures mises en œuvre par les autorités de ses Etats pour assainir leur espace financier et asseoir leur système LBC/FT tardent à montrer leur efficacité.
En effet, l’Afrique du Sud a créé en 2001, un centre de renseignement financier (FIC), qui est le principal organisme de lutte contre le blanchiment d'argent du pays. Le Nigeria, de son côté, a ratifié de nombreux accords internationaux relatifs au crime organisé.
Notons qu’en intégrant cette liste, ces pays d’Afrique de l’Ouest et australe, rejoignent huit autres pays africains que sont : le Burkina Faso, le Mali, le Mozambique, l’Ouganda, la République démocratique du Congo, le Sénégal, le Soudan du Sud et la Tanzanie. Néanmoins, l’organisme note un progrès sur certaines actions recommandées par leur rapport d’évaluation mutuelle (REM), notamment l’amélioration du système par rapport au cadre législatif et juridique ainsi qu’aux politiques nationales mises en œuvre contre le LBC/FT dans les deux pays.
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