(Agence Ecofin) - Selon Bloomberg, des négociations financières entre l’Afrique du Sud et la Banque mondiale ont achoppé sur des conditions posées par l’institution bancaire. Il s’agit de la réduction de la masse salariale de l’Etat et l’interdiction d’injecter les fonds dans les entreprises publiques insolvables.
Afin d’obtenir une aide de 2 milliards $ de la part de la Banque mondiale, l’Afrique du Sud devra se soumettre à certaines conditions fixées par l’institution de Bretton Woods. D’après Bloomberg, elles concernent la gestion de la masse salariale de l’Etat ainsi que le manque de liquidité des entreprises.
Citant une source proche du dossier, le média soutient que la Banque mondiale a indiqué au gouvernement sud-africain qu'il doit réduire sa masse salariale pour pouvoir prétendre au financement. Il devra également accepter que les fonds ne soient pas utilisés pour renflouer des entreprises publiques insolvables, dont plusieurs ont demandé ces derniers mois à être financièrement soutenues par l’Etat.
Cette annonce intervient alors que l’Afrique du Sud qui traverse une période économique particulièrement difficile essaye d’obtenir des financements de la part de ses partenaires internationaux. Ces derniers mois, le pays a obtenu 1 milliard $ de la New Development Bank 4,3 milliards $ du Fonds monétaire international, 310 millions $ de la Banque africaine de développement et 50 millions $ de la Banque mondiale.
Tous ces financements ont été accordés au titre de la lutte contre le coronavirus qui a touché l’Afrique du Sud bien plus que n’importe quel pays d’Afrique.
Le nouveau prêt négocié par Pretoria devrait donc servir à régler d’autres difficultés économiques. Cependant, il semble que les discussions relatives à son obtention ont achoppé sur les conditions fixées par l’institution de Bretton Woods.
Notons que pour l’instant, aucun communiqué officiel ne confirme le blocage des discussions.
Rappelons qu’en juin, le ministre sud-africain des Finances, Tito Mboweni (photo), a annoncé un taux de croissance négatif à -7,2% pour l’ensemble de l’année 2020, soit la plus importante contraction annuelle du pays en 90 ans.
Moutiou Adjibi Nourou
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