(Agence Ecofin) - En Afrique du Sud, le succès des politiques monétaires visant à sortir le pays de sa crise pourrait fortement dépendre de la capacité de l’Etat à « protéger ses institutions ». C’est ce qu’a indiqué Christine Lagarde (photo), directrice du Fonds monétaire international (FMI), lors d’une visite dans le pays d’Afrique australe, mercredi dernier.
D’après les propos de la responsable, relayés par Bloomberg, les institutions clés telles que la Banque centrale ou le Trésor national doivent être protégées par l’Etat, afin de leur garantir une autonomie dans la gestion de questions monétaires sensibles comme celles de l’inflation.
« Une politique monétaire saine qui marche sur ses deux pieds est précieuse et doit être sécurisée ; un bon Trésor solide qui ne peut être compromis est une institution précieuse qui doit être sécurisée et protégée », a, à cet effet, déclaré la directrice Lagarde.
Cette déclaration fait écho à la récente bataille politique où le gouverneur de la Banque centrale du pays, Lesetja Kganyago, a réussi à contrer une proposition de loi visant à retirer à l’institution son mandat constitutionnel relatif à la cible d'inflation.
Et dans un contexte où la plupart des gouvernements populistes occidentaux tiennent des discours de plus en plus agressifs envers leurs Banques centrales (USA, Italie), Christine Lagarde enjoint aux autorités sud-africaines de « ne jamais faire preuve de complaisance » sur la question.
Marquée par une croissance au ralenti, depuis plusieurs années, et un taux de chômage à plus de 27,2% au deuxième trimestre 2018, l’Afrique du Sud essaye de se sortir d’une crise économique inquiétante, depuis le départ du très controversé président Jacob Zuma, le 14 février dernier.
Afin d’éviter d’avoir à recourir à une aide du FMI, suite à une croissance de la dette au-delà des 60% du PIB, le nouveau ministre des Finances avait, entre autres, appelé à contenir l’envolée des coûts du crédit.
Moutiou Adjibi Nourou
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.