(Agence Ecofin) - Depuis décembre 2020, la situation sécuritaire s’est nettement dégradée en Centrafrique après la réélection contestée de Faustin-Archange Touadéra. Pendant que les combats font rage entre les groupes rebelles et le gouvernement, le paysage socio-économique lui, continue de s’assombrir.
En République centrafricaine, la crise sécuritaire a d’importantes conséquences humanitaires et socio-économiques. Selon le « Bulletin de suivi des prix » de l'Institut centrafricain des statistiques, des études économiques et sociales (ICASEES), les prix des produits alimentaires de base importés en Centrafrique ont grimpé de 15 à 240 %.
Ces chiffres proviennent d’études réalisées sur l’évolution des prix de produits tels que le lait en poudre, le sel, le sucre et l’oignon sur les marchés étudiés à Bangui, Bimbo et Bégoua au cours de la première semaine de janvier 2021. Selon l’analyse, les prix des produits alimentaires locaux tels que l'huile de palme, le manioc et la viande de bœuf ont eux aussi fortement augmenté avec une hausse entre 16 et 44%.
Selon les autorités, cette situation est due notamment au blocage du couloir commercial Douala-Bangui vital pour l’importation et l’exportation en Centrafrique, et plus généralement à la perturbation de l'approvisionnement interrégional suite à l'intensification et à l'extension du conflit armé dans la région.
Centrafrique : Bangui, la capitale menacée de pénurie https://t.co/aI2cG8Tx5k
— FRANCE 24 Français (@France24_fr) January 12, 2021
Depuis le 18 décembre 2020, la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), composée essentiellement du Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC), du Retour Réclamation Réhabilitation (3R) et des milices anti-Balaka, qui contrôle déjà près des deux tiers du territoire centrafricain, a lancé une offensive en direction de la capitale Bangui. Cette coalition conteste la réélection du président Faustin-Archange Touadéra et a engagé des combats avec les troupes gouvernementales et onusiennes pour le contrôle du pays.
Selon la Banque mondiale, l’effet de ces combats sur les prix des produits alimentaires est bien plus fort et plus rapide que celui de la pandémie de covid-19 apparue dans le pays en juillet 2020, contribuant à une instabilité des prix.
Rappelons qu’en Centrafrique, on estime que 70% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.
Moutiou Adjibi Nourou
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »