(Agence Ecofin) - La Banque africaine de développement (BAD) a adhéré au document de stratégie pour l’intégration régionale de l’Afrique de l’Est sur la période 2018-2022. Ce document établit la feuille de route pour accélérer l’intégration régionale dans la région, et le développement des infrastructures régionales, qui constitue l’un des principaux piliers du plan.
Une Stratégie qui vient guider les opérations régionales de la Banque dans 13 pays, à savoir le Burundi, les Comores, Djibouti, l’Érythrée, l’Éthiopie, le Kenya, le Rwanda, les Seychelles, la Somalie, le Soudan du Sud, la Tanzanie et l’Ouganda.
En effet, le document de stratégie pour l’intégration régionale, décrit l’orientation des travaux d’intégration régionale de la Banque en Afrique de l’Est au cours des cinq prochaines années. Ses principaux objectifs consistent à accélérer la transformation structurelle, à accroître les échanges commerciaux et à promouvoir l'intégration et l'inclusion du secteur financier.
Cette stratégie est axée sur deux piliers qui se renforcent mutuellement, à savoir le développement des infrastructures régionales pour la compétitivité et la transformation, et le renforcement des cadres politiques et institutionnels pour l'intégration des marchés, la croissance des investissements et le développement des chaînes de valeur.
Par ailleurs, L'Afrique de l'Est est la région d'Afrique à la croissance la plus rapide, avec un taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) réel de 5,9% en 2017, contre une moyenne continentale de 3,6%. Cependant, les pays de la région sont aux prises avec de mauvaises infrastructures, notamment des pénuries d’électricité, de faibles possibilités de raccordement à l’électricité et des coûts élevés de l’électricité pour les entreprises manufacturières ; soit environ quatre fois la moyenne mondiale.
Elles se caractérisent également par une faible industrialisation, avec une valeur ajoutée manufacturière inférieure à 15% dans tous les pays membres de la région. «La plupart des pays d’Afrique de l’Est dépendent des produits agricoles et minéraux pour leurs exportations», a déclaré Nnenna Nwabufo, directrice générale adjointe, Afrique de l’Est, lors de sa présentation au Conseil. «Mais la plupart de ces produits sont peu sophistiqués et ont une faible valeur ajoutée. C'est pourquoi ce document de stratégie est essentiel pour stimuler l'industrialisation et le commerce intra régional », a-t-elle ajouté.
Nwabufo a également indiqué que l’approbation du document de stratégie définissait le cadre permettant à la Banque de soutenir les secteurs économiques clés tels que l’énergie et les transports régionaux, qui sous-tendront la transformation de l’Afrique de l’Est.
Aussi, il faut préciser que le document de stratégie a été élaboré en consultation avec les communautés économiques régionales (CER) d’Afrique de l’Est, puis s’est aligné sur les stratégies clés des CER pour la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), ensuite sur le Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA) et enfin sur le Programme intergouvernemental de développement (IGAD). La stratégie répond aussi aux priorités énoncées dans les Objectifs de développement durable des Nations Unies, l’Agenda 2063 de l’Union africaine, la Zone de libre-échange tripartite et la Zone de libre-échange continentale, lancées cette année pour consolider les régimes de marché de l’Afrique.
Le document de stratégie s'inscrit également dans la stratégie décennale de la Banque (2013-2022) et dans les priorités opérationnelles du Haut-5, qui est d’éclairer et d’alimenter l'Afrique, de nourrir l'Afrique, d’industrialiser l'Afrique, d’intégrer l'Afrique et d’améliorer la qualité de vie des habitants de l’Afrique.
À cet égard, Moono Mupotola (photo), Directrice de l’intégration et de la coordination régionale au siège de la Banque, s’est félicitée de l’approbation du document de stratégie, qui définit une feuille de route claire pour la mise en œuvre de Integrate Africa High-5 de la Banque en Afrique de l’Est.
Le programme opérationnel indicatif de la Banque en vue de la mise en œuvre de la Stratégie est estimé à 3,3 milliards de dollars et fera l’objet d’un examen à moyen terme. La Banque travaillera en étroite collaboration avec les pays membres régionaux et les CER de la région pour suivre les progrès de la mise en œuvre, notamment en convoquant les États membres pour accélérer l'exécution.
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