(Agence Ecofin) - Les Etats-Unis ont décidé de prolonger de trois mois l’embargo sur le Soudan. Dans un communiqué du département d’Etat, la porte-parole de la diplomatie américaine Heather Nauert a été, on ne peut plus claire. Tout en reconnaissant les progrès significatifs et substantiels faits par le pays dans de nombreux domaines, l'administration a décidé qu'il fallait plus de temps pour confirmer cet élan.
Cette décision quelque peu surprenante au vu des récents progrès réalisés par le gouvernement Béchir est issue d’une ordonnance prise par le président Donald Trump (photo), révoquant la période de probation de six mois établie, le 13 janvier dernier, par l’administration Obama qui imposait au pays un certain nombre de mesures.
La décision était très attendue du côté de Khartoum mais les autorités soudanaises devront attendre encore 3 mois pour se libérer des sanctions qui pèsent sur l’économie, depuis 1997.
Selon l’administration Trump, les sanctions seront définitivement révoquées si le gouvernement soudanais continue dans cette lancée, à travers des actions positives notamment le maintien d’une cessation des hostilités dans des zones de conflits au Soudan, l’amélioration de l’accès humanitaire et le maintien de sa coopération avec les Etats-Unis pour traiter les conflits régionaux et la menace terroriste.
Asphyxié par cet embargo commercial, le pays manque d’investissements dans les infrastructures. De plus, l'amende de 8,9 milliards de dollars infligée à BNP Paribas par les Etats-Unis en 2014, pour avoir opéré en dollars dans différents pays soumis à des embargos, dont le Soudan, a accentué la réticence des investisseurs étrangers.
Entre 2014 et 2016, les chiffres d’Afreximbank montrent une amélioration des exportations qui sont passées de 4,4 milliards $ en 2014, à 4,8 milliards $ en 2016, une variation qui ne compense pas totalement les importations. Celles-ci sont montées à 12,1 milliards $, fin 2016, passant de 9,2 milliards en 2014, à 11,1 milliards l’année suivante, et ressortant avec une balance commerciale déficitaire qui s’est creusée d’années en années, pour s’établir à 7,4 milliards $, fin 2016.
Par contre les exportations intra-africaines sont tombées à 180 millions $, en baisse de 18% sur la période sous revue. Favorablement, fin 2016, les importations intra-africaines qui avait connu une hausse un an plus tôt, sont revenues à la baisse, à 210 millions $, le plus bas niveau sur la période. Le déficit commercial à ce niveau en est sorti bénéficiaire. Le gap est descendu à 300 millions $.
En outre, le PIB a, quant à lui, progressé au cours la période sous revue, passant de 1,6% en 2014, à 4,88 % en 2015, avant de retomber à 3%, tandis que l’inflation baissait continuellement, passant de 36% en 2014, à 13% à la fin de l’année dernière.
Fiacre E. Kakpo
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.