(Agence Ecofin) - Dimanche 9 janvier, l’UEMOA et la CEDEAO ont décidé de durcir les sanctions envers le Mali, après l’annonce d’un nouveau calendrier de la Transition repoussant les élections pour cinq ans. Dénonçant des sanctions illégales et illégitimes, Bamako a annoncé des mesures de riposte.
Les dirigeants de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont adopté de nouvelles sanctions économiques et financières à l’encontre du Mali. La nouvelle a été rendue publique le dimanche 9 janvier.
Réunis à Accra lors d’un sommet extraordinaire consacré au Mali, les chefs d’Etat de la Communauté ont ainsi convenu de geler les actifs maliens au sein de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et dans toutes les banques commerciales de la Communauté, mettre fin aux aides financières, fermer leurs frontières communes avec le Mali, suspendre les transactions commerciales avec Bamako à l’exception des produits de première nécessité, produits pétroliers et médicaux et l’électricité, et rappeler tous leurs ambassadeurs.
L’organisation régionale a précisé que ces mesures prennent « immédiatement » effet et a annoncé l’activation de « la force en attente de la CEDEAO qui devra être prête à toute éventualité » pour contrer « l’impact potentiellement déstabilisateur de la Transition malienne sur la région ».
Ces sanctions interviennent après que le gouvernement malien a transmis un chronogramme électoral de cinq ans au président en exercice de l’organisation régionale, Nana Akufo-Addo. Il est le fruit des assises nationales de la refondation qui se sont tenues à Bamako du 11 au 30 décembre 2021. Une proposition interprétée comme un manque de volonté d’organiser les élections par la CEDEAO qui prévoyait leur tenue le 27 février prochain.
La Communauté a toutefois laissé la porte ouverte au dialogue en indiquant que ces mesures punitives pourraient être levées « progressivement » à condition que soit mis en place « un chronogramme acceptable et convenu » et que sa mise en œuvre soit respectée.
Dans un communiqué lu à la télévision nationale, les autorités maliennes ont condamné ces sanctions « illégales et illégitimes », et ont déploré le manque de solidarité de l’UEMOA et de la CEDEAO. En outre, Bamako qui y voit une instrumentalisation de puissances étrangères a annoncé des mesures de riposte.
« Sur la base de la réciprocité, le Mali décide de rappeler ses ambassadeurs accrédités dans les Etats membres de la CEDEAO et de la fermeture de ses frontières terrestres et aériennes avec les Etats concernés », a ajouté le porte-parole du gouvernement.
Jean-Marc Gogbeu (stagiaire)
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