(Agence Ecofin) - Selon le ministre zimbabwéen du Tourisme et de l’Hôtellerie, Mangaliso Ndlovu, « le secteur du tourisme du pays pourrait perdre jusqu'à 1,1 milliard $, en raison des restrictions de voyage liées au Covid-19, qui ont paralysé l'industrie du voyage ». Précisant que la pandémie est arrivée à un moment où le secteur du tourisme local était déjà en difficulté, comme en témoigne une baisse de 11% des arrivées de touristes en 2019 par rapport à la même période en 2018.
Mangaliso Ndlovu a fait cette déclaration, au cours d’un point de presse tenu le jeudi 07 mai 2020, à l’issue d’une rencontre avec les acteurs du tourisme.
Le ministre a également fait part de trois scénarios établis par son département en vue de mesurer l’impact possible du Covid-19 sur le secteur touristique.
Le premier scénario dit « meilleur » pourrait voir le Zimbabwe perdre 30% des arrivées de touristes et terminer l'année avec 1,6 million d'arrivées. Ce scénario part de l'hypothèse que la pandémie sera bientôt maîtrisée et que les restrictions de voyage seront levées, d'ici le deuxième semestre.
Le deuxième scénario (scénario intermédiaire) suppose une baisse de 60% des arrivées résultant du Covid-19, ce qui pourrait nous amener à enregistrer environ 920 000 arrivées de touristes, d'ici la fin de l'année.
Le dernier scénario, le « pire », suppose une baisse de 85% des arrivées pour clôturer l'année à 350 000 arrivées touristiques. « Cela repose sur l'hypothèse que les restrictions sur les voyages internationaux persistent jusqu'à la fin de l'année, en particulier dans nos principaux marchés d'Europe et des États-Unis ».
En vue de faire face au choc économique que subit le tourisme zimbabwéen, le gouvernement a mis en œuvre un certain nombre de mesures. Au nombre de celles-ci, figurent notamment la création d'un fonds renouvelable pour le tourisme, avec l’injection d’un capital d'amorçage de 20 millions $, ainsi que l’exonération de la TVA payable par les touristes nationaux pour l'hébergement et les services.
Le gouvernement prévoit par ailleurs de reporter la liquidation des devises étrangères payées par les clients internationaux et de régler toutes les factures en souffrance avec les acteurs du secteur du tourisme.
Selon les projections du Fonds monétaire international (FMI), la croissance économique du Zimbabwe devrait être fortement négative et ressortir à -7,4% en 2020.
André Chadrak
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