(Agence Ecofin) - Alors que le landerneau économique marocain bruissait depuis plusieurs semaines de mille rumeurs quant à une possible fusion entre Saham et la BMCE, le conglomérat fondé par Moulay Hafid Elalamy a pris de court les observateurs du marché africain tôt ce jeudi 8 mars en annonçant sa transformation en fonds d’investissement continental et la cession de son pôle assurances au géant d’origine sud-africaine Sanlam, son partenaire depuis 3 ans. Décryptage d’une méga opération aux ramifications multiples.
Faut-il y voir un clin d’œil à la journée de la femme ? Lors d’une conférence de presse organisée ce matin au sein du siège du groupe, c’est par la voix de Nadia Fettah (photo), directrice générale déléguée de Saham finances, que le groupe Saham a annoncé la cession de son pôle assurances à son partenaire Sanlam, pour un montant de 1,05 milliards de dollars. Dans la foulée, le porte-parole du groupe Saham et fils du fondateur, Moulay Mhammed Elalamy, annonçait pour sa part la transformation de l’entreprise – qui compte, après la cession, 14 000 collaborateurs- en fonds d’investissements panafricain tourné vers les « métiers d’avenir ».
Sur l’opération capitalistique en elle-même, le communiqué diffusé tôt dans la matinée du 8 mars indique que Sanlam prend le contrôle total des filiales d’assurances de Saham, logées au sein de Saham Finances, pour un montant de près d’un milliard de dollars. Pour le Maroc, cela signifie une entrée en devises substantielle dès la finalisation de l’opération, qui est sujette à l’approbation des régulateurs. Toujours selon les termes du communiqué, le produit de cette vente sera consacré au rachat des parts de Wendel afin de simplifier l’actionnariat du groupe, le reste étant réinvesti dans des secteurs visés par le désormais fonds d’investissement.
« Des acquisitions stratégiques bientôt dévoilées… »
Mais c’est probablement une phrase laconique du communiqué qui a attiré le plus l’attention des spécialistes, puisque le groupe Saham annonce que des « Des partenariats internationaux seront dévoilés prochainement ainsi que des acquisitions stratégiques ». Si l’on peut raisonnablement imaginer que de nombreux investisseurs internationaux souhaiteront à court terme s’allier au nouveau vaisseau-amiral du groupe – des fonds américains sont cités- pas un mot en revanche ne filtre sur les « cibles » de Saham. Interrogé à ce sujet, une source proche du dossier affirme pourtant que des annonces pourraient intervenir « très rapidement » après la confirmation du deal Saham-Sanlam. Actif désormais dans l’offshoring, l’éducation, l’immobilier, ainsi que l’agriculture, le groupe Saham contemplerait selon des informations fiables parvenues à l’agence Ecofin des investissements dans le digital et l’innovation… affaire à suivre.
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.