(Agence Ecofin) - Avec une enveloppe globale de 1 324,3 milliards FCFA, collectée entre janvier et septembre 2019, les recettes fiscales au Cameroun ont chuté de 29,4 milliards FCFA (-2,2%) en glissement annuel. « Par rapport aux 1 485,3 milliards FCFA d’objectif de la période, les recettes d’impôts et taxes sont en retrait de 161 milliards FCFA, soit un taux de réalisation de 89,2% », souligne le ministère des Finances, dans son rapport d’exécution du budget de l’Etat à fin septembre 2019.
Pour expliquer cette performance en demi-teinte, le gouvernement met à l’index les recettes issues de la collecte de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA), le principal impôt de la cagnotte fiscale. « Cette baisse est essentiellement induite par la TVA qui diminue de 68,2 milliards FCFA », et dont le taux de réalisation des objectifs de collecte à fin septembre est de seulement 74,1%, apprend-on officiellement.
Cet amaigrissement de l’enveloppe collectée au titre de la TVA, qui peut s’expliquer par un ralentissement de la consommation des ménages et des entreprises, aurait pu avoir plus d’incidence sur les recettes globales si la collecte des autres impôts n’avait pas été beaucoup plus intéressante.
En effet, apprend-on, la baisse des revenus issus de la TVA a été atténuée par les hausses de l’Impôt sur le revenu des personnes physiques (+25 milliards FCFA,), des droits d’accises (+8,1 milliards FCFA) et des droits d’enregistrement et du timbre (+4,1 milliards FCFA).
Au demeurant, bien qu’en hausse en glissement annuel, tous ces impôts n’ont pas atteint le niveau d’objectif de collecte à fin septembre 2019. Car, explique le ministère des Finances, ils « subissent les contrecoups des difficultés que rencontrent les opérateurs économiques, notamment les grandes entreprises qui sont des contribuables majeurs ».
A l’analyse, ces difficultés peuvent être liées au non-paiement des factures par l’Etat qui fait face à des tensions de trésorerie depuis plusieurs mois, mais surtout à l’entrée en vigueur, en mars 2019, d’une nouvelle réglementation de change dans la zone Cemac.
En effet, l’arrivée de cette nouvelle réglementation a considérablement perturbé les transferts internationaux tout au long des 2e et 3e trimestres 2019, rendant difficile l’approvisionnement des entreprises locales en matières premières et en produits de grande consommation importés.
Brice R. Mbodiam
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