(Agence Ecofin) - En Tunisie, l’industrie touristique sort de sa convalescence. Selon les autorités, la destination a de nouveau la faveur des visiteurs internationaux. Les bénéfices liés à l’activité ont progressé de 21% pour se situer à 851 millions $, sur les neuf premiers mois de l’année. Sur la même période, les arrivées ont progressé de 23,4% pour atteindre 5,36 millions de visiteurs.
Si le calcul des autorités s’avérait exact, le nombre d’arrivées au terme de l’année serait de 6,5 millions de personnes, soit approximativement le niveau d’avant les attentats de 2015. Il faut noter cependant un changement majeur dans la provenance des touristes. Si le pays fait un lobbying intense auprès des pays occidentaux dont venaient la plupart des visiteurs avant les attentats de 2015, ce sont de nouveaux débouchés qui portent la reprise du tourisme tunisien.
En effet, les touristes algériens, dont le nombre est en hausse de 44% depuis le début de l’année, et ceux en provenance de la Russie, alimentent ce mouvement. Pour ces derniers, la Tunisie constitue désormais une alternative à l’Egypte où l’Etat Islamique a abattu un avion russe en 2015. Du côté des Occidentaux, la reprise s’annonce timide avec une progression de 16% environ.
Pour les autorités, ces chiffres permettent un optimisme prudent. En cas de reprise, le tourisme pourrait constituer un coussin pour amortir les mesures préconisées par le Fonds monétaire international (FMI) en échange d’un financement. Au nombre de ces mesures, la hausse des recettes fiscales et l’austérité budgétaire. Dans ce contexte, le tourisme qui contribue, à 8%, à la formation du produit intérieur brut tunisien, et fournit des milliers d’emplois dans le pays, pourrait être un facteur décisif pour la stabilité du pays.
Aaron Akinocho
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »