(Agence Ecofin) - Face aux conséquences des restrictions prises dans le cadre de la covid-19 sur l’économie ougandaise, le gouvernement a annoncé en mai qu’il était en négociations avec le FMI pour bénéficier d’un financement de 900 millions $ pour relancer son économie.
L’Ouganda a obtenu un accord pour la mise en place d’un programme du Fonds monétaire international (FMI) soutenu par un financement, afin de contribuer à la reprise économique du pays. C’est ce qu’a annoncé l’institution dans un communiqué publié le mardi 1er juin.
Selon les responsables, le programme qui devrait s’étaler sur 36 mois (3 ans) s’inscrit dans le cadre d’une Facilité élargie de crédit et devrait être appuyé par un financement de 1 milliard $. Il est destiné à « faire face à l’impact à court terme de la covid-19 et à contribuer à la reprise de l’Ouganda en préservant la stabilité macroéconomique et en générant une croissance plus inclusive ».
Le programme prévoit, en plus de l’accompagnement de la relance post-covid-19, une refonte du système de gestion du budget et l’amélioration du climat des affaires dans le pays. Il faudra alors mettre l’accent sur « la gestion appropriée des investissements publics, la réduction des arriérés intérieurs et le renforcement de la gestion de la trésorerie », et permettre une participation réelle du secteur privé, élément indispensable d’une croissance stable et durable.
A terme, le programme envisage « un retour à l’assainissement budgétaire fondé sur les recettes, tout en augmentant les dépenses sociales prioritaires, notamment pour les vaccins covid-19 et la protection des ménages vulnérables, ainsi que des investissements plus efficaces dans les infrastructures ».
Pour rappel, en 2020, l’Ouganda avait mis en place un plan de riposte assez strict pour réduire au maximum la propagation du coronavirus. Les principales mesures qui avaient été prises concernaient la fermeture des frontières et la réduction de l’activité des entreprises et des commerces au strict nécessaire. Toutefois, cette politique de riposte a eu de lourdes conséquences sur l’économie ougandaise.
Ainsi, « la croissance a été divisée par deux par rapport aux niveaux d’avant la crise, et la pauvreté a augmenté annulant les gains de la décennie en matière de création de richesse et d’inclusion, malgré les mesures de soutien introduites par les autorités ».
En outre, « le déficit budgétaire s’est considérablement creusé poussant la dette publique à près de 50 % du PIB, d’ici juin 2021 et augmentant les coûts de financement ». C’est pour faire face à cette situation qu’en mai dernier, l’Ouganda a annoncé que des négociations étaient en cours pour bénéficier d’un prêt de 900 millions $ auprès du FMI.
Notons que selon la responsable de la mission du FMI en Ouganda, l’accord préliminaire entre les deux parties a été soumis à « l’approbation de la direction du FMI et à l’examen du conseil d’administration, qui devraient intervenir dans les semaines à venir ».
Carine Sossoukpè (stagiaire)
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