Les labels de certification durable proposent de meilleures opportunités pour les agriculteurs et leurs familles en travaillant sur des questions complexes comme, entre autres, le changement climatique, le salaire minimum pour les travailleurs et une prévention contre le travail des enfants. Pourtant une question se pose : est ce que les logos apposés sur les produits vendus en grande surface garantissent un produit sans travail des enfants ?
Face à cette problématique les garanties sont impossibles mais les labels œuvrent pour éradiquer le travail des enfants.
Le travail des enfants est une réalité
Personne ne veut imaginer qu’un enfant doive souffrir pour fabriquer des produits qu’il aime, mais malheureusement le travail des enfants est encore beaucoup trop commun. Selon l’Organisation Internationale du Travail (ILO), plus de 168 millions d’enfants dans le Monde travaillent, la plupart dans le secteur agricole.
Bien que le travail des enfants soit aussi une problématique connue dans le secteur du café, du thé et de la noisette, la situation est tout particulièrement sérieuse dans l’industrie du cacao. Une étude de 2015 par l’Université Tulane a estimé que 1,3 million d’enfants travaillaient dans les fermes de cacao en 2013/2014 rien qu’en Côte d’Ivoire.
Pourquoi? La production de cacao requiert un travail pénible, les agriculteurs ne gagnent pas beaucoup et les familles estiment souvent qu’elles ont besoin d’une “aide supplémentaire” dans leurs fermes. Il existe également des problèmes connus de traite d’enfants et d’esclavage moderne.
Les enfants de moins de 12 ans ne devraient jamais travailler
Tout enfant de moins de 12 ans ne devrait travailler sous aucun prétexte. Les enfants plus âgés peuvent aider avec des travaux légers qui sont appropriés à leur âge, tant que cela n’interfère pas avec leur scolarité et ne les expose pas à des conditions dangereuses de travail.
Aller plus loin que les sanctions pour faire cesser le travail des enfants
Alors pourquoi ne pas empêcher les enfants de travailler dans les fermes certifiées, ou exclure les fermes du programme? Ce n’est pas si simple. Pour vraiment s’attaquer au problème du travail des enfants nous devons en faire plus. Si nous nous contentons d’empêcher le travail des enfants dans les fermes de cacao, il finira par être caché, ou nous observerons un déplacement de l’enfant vers la ferme de caoutchouc de la porte à côté, ou dans une usine de proximité.
C’est pour cela qu’UTZ a une approche qui allie prévention, surveillance et résolution – en allant au-delà des sanctions et en formant des partenariats avec d’autres parties prenantes pour trouver de réelles solutions.
Créer de meilleurs moyens de subsistance
Un des moyens les plus efficaces pour prévenir le travail des enfants est d’aborder la cause profonde : la pauvreté. Beaucoup d’agriculteurs gagnent à peine assez pour vivre, pour soutenir leurs familles ou pour inscrire leurs enfants à l’école. Ainsi, augmenter le revenu des agriculteurs en augmentant la productivité peut permettre d’éradiquer le travail des enfants. La certification UTZ délivre des formations aux agriculteurs et leur permet d’apprendre de nouvelles pratiques agricoles et d’accroitre leurs profits.
Sensibiliser la communauté
Les agriculteurs certifiés sont régulièrement contrôlés, mais aucun système ne peut surveiller toutes les productions 24h/24, 7j/7 ou garantir qu’il n’y aura jamais de cas de travail d’enfants. De plus, les efforts doivent être conduits au sein de la communauté.
Les agriculteurs sont sensibilises au travail des enfants : ce qui est permis et ce qui ne l’est pas, et l’importance pour les enfants d’obtenir une éducation. Comme beaucoup d’agriculteurs travaillaient, eux-mêmes, étant enfants, ils ne sont pas sensibilisés à ces possibilités.
En parallèle, les groupes d’agriculteurs doivent procéder à une évaluation des risques pour établir la situation de la communauté. Là où il y a un risque de travail des enfants, ils doivent désigner un « agent de liaison du travail d’enfants », une personne de la communauté locale qui est responsable de construire des relations, renforcer la sensibilisation et traiter tous les cas qui se présentent.
Scolariser les enfants
Et si un cas de travail des enfants est décelé, comment devrait-il être traité ? La priorité est d’empêcher l’enfant de travailler. Ensuite, des mesures doivent être prises pour le scolariser. La façon de procéder dépend de la situation. Cela peut être aussi simple qu’aider une famille à obtenir une copie du certificat de naissance de l’enfant, acquérir l’uniforme de l’école ou les livres, qui sont nécessaires a la scolarisation de l’enfant.
Dans d’autres cas, cela peut être de demander au gouvernement local de fournir plus d’écoles dans la région. Si des cas de traite ou d’esclavage sont avérés, les autorités locales sont immédiatement informées.
Travailler en collaboration
Même si les labels de certification ne peuvent garantir à 100% des produits qui ne sont pas issus de productions ou le travail des enfants existe, l’approvisionnement des produits certifiés est un grand pas pour nous aider à aborder la question. Plus les entreprises promouvront un secteur de cacao exempt du travail des enfants, plus les agriculteurs et les enfants en bénéficieront. Mais éradiquer complètement le travail des enfants reste un énorme défi. Nous parlons d’une situation incroyablement complexe dans laquelle il faut améliorer les infrastructures, les services de santé et d’éducation ainsi qu’opérer des changements culturels et susciter l’engagement permanent du gouvernement et des entreprises.
Eradiquer le travail des enfants pour leur bien nécessitera beaucoup de travail acharné en collaborant avec tous nos partenaires. Chaque jour je vois un changement positif, il suffit maintenant de déployer ces projets à grande échelle.
