Dans ce rapport, l’institut de Tony Blair explique comment il serait possible de créer plus d’emplois pour la jeunesse africaine

(Ecofin Hebdo) - Dans un rapport publié en mars 2017 sur le gap de l’emploi en Afrique, La Tony Blair Institute for Global Change explique comment les gouvernements africains et leurs partenaires de développement internationaux pourraient stimuler une croissance économique inclusive et créer suffisamment d’emplois pour la jeunesse grandissante du continent.

L’institut a assisté une dizaine de gouvernements africains (Ghana, Kenya, Liberia, Malawi, Sierra Leone, Botswana, Ile Maurice, Ethiopie, etc…) dans leur formation et leur implémentation du développement stratégique des secteurs privés pendant une décennie. Elle se base sur cette expérience pour détailler ses arguments dans ce document.

La publication nous fait découvrir que les efforts fournis par les gouvernements africains pour gérer le gap de l’emploi, ont du mal à produire des résultats. La perspective de voir ce gap s’agrandir à 50 millions de personnes en 2050 rend la situation alarmante, et montre les limites de l’approche politique privilégiant le développement d’un environnement propice à l’émergence du secteur privé, pourtant choisi par les économies du continent.

On note de ce fait que la bonne gouvernance, l’investissement générique dans les infrastructures, les règlementations justes, l’ouverture au commerce, l’amélioration du droit de propriété et l’inclusion financière n’ont contribué à aucune transformation structurelle ayant la capacité de sécuriser une croissance inclusive et la création d’assez d’emploi en Afrique.

Le rapport suggère que les pays africains, ainsi que leurs partenaires, devraient complémenter les politiques déjà utilisées par une logique qui oriente le développement des secteurs économiques vers les marchés. On relève que l’un des éléments clés de cette approche est une intervention au niveau des contraintes qui minent les secteurs économiques prioritaires en vue de les éliminer. L’autre se focalise sur le développement des secteurs avec de forts potentiels économiques pour la compétition dans de grands marchés (nationaux et internationaux) et la création d’emploi pour une majorité de ressources humaines.

Cependant, on apprend que l’implémentation de cette méthode fait face à des verrous que les économies africaines ont du mal à débloquer. Les 3 blocages mis en évidence par le document se résument par le fait que les gouvernements du continent, ainsi que leurs partenaires, se sont trop focalisés dans la réalisation des politiques de cadre propice à l’émergence du secteur privé et ont ainsi manqué de se focaliser autour d’un seul plan de croissance inclusif qui marche.

Pour franchir ces barrières, l’institut soumet 4 éléments et une feuille de route en 3 points comme recommandations idoines :

  • Le premier élément suggère de trouver un juste milieu entre les considérations politiques à court et à long terme, et d’aligner les directives politiques et économiques dans les secteurs clés.
  • Le deuxième élément demande de différencier les secteurs ciblés en marchés distincts, diagnostiquer les problèmes fondamentaux de ces derniers et y apporter un traitement pragmatique.
  • Le troisième élément recommande d’établir un mécanisme de coordination gouvernementale avec le secteur privé, les partenaires de développement et d’autres entités politiques. Un dernier élément conseille la création d’une équipe dédiée au suivi et au soutien de ce mécanisme de coordination.

La feuille de route proposée met en évidence dans son premier point le développement d’une vision claire de la croissance inclusive pour chaque pays d’Afrique. Ensuite, elle met l’accent sur la conversion de cette vision en approche stratégique interministérielle qui s’assure que le plan soutenu par la vision est réalisable et que suffisamment de ressources y sont allouées, que le plan sera partitionné en petite partie pour chaque ministère et que le plan intègre les pressions politiques à court terme ainsi que la vision et la stratégie à long terme.

Le dernier point de la feuille de route s’axe d’une part sur la création d’un mécanisme de coordination qui lie les politiques, les plans et les ressources des différentes institutions gouvernementales et partenaires internationaux. D’autre part, elle se concentre sur la création d’un mécanisme d’implémentation qui suit et évalue les décisions prises par les gouvernements.

L’Institute of Global Change fondé par l’ex premier ministre britannique Tony Blair attire l’attention sur l’adoption en urgence d’une politique industrielle moderne qui oriente le développement des secteurs économiques vers les marchés. Cette approche recherche des solutions pour rendre les marchés plus efficaces, compétitifs et inclusifs, ainsi elle pourrait contribuer à la croissance inclusive de l’Afrique et donc garantir suffisamment d’emploi pour la jeune démographie du continent.

Rappelons que la Tony Blair Institute of Globale Change a pour but de faire profiter des bienfaits de la mondialisation à tout le monde. Elle assiste en conséquence les pays, les peuples et leurs gouvernements à faire face aux défis les plus difficiles du monde d’aujourd’hui.

Abdel Razak M.

 

Les secteurs de l'Agence

● GESTION PUBLIQUE

● Finance

● Agro

● ELECTRICITE

● FORMATION

● TRANSPORT

● ENTREPRENDRE

● Mines

● Hydrocarbures

● TIC & Télécom

● Multimedia

● Comm