(Ecofin Hebdo) - Le rapport Trade and Development Report 2017 de la Conférence des Nations Unies pour l’Economie et le Développement (CNUCED), dans son deuxième chapitre, aborde dans le détail la situation d’une économie globalisée, devenu exclusive, déstabilisante et dangereuse pour la santé politique, social et environnemental de la planète. Cette partie du rapport met ainsi un accent sur les enjeux de la croissance inclusive à prendre en compte pour assister à un retour à la prospérité dans le monde.

La réflexion ressort, dans un premier temps, les éléments à l’origine de l’anxiété qui est celle du monde d’aujourd’hui et qui est la cause des poches d’instabilité sociales. En effet, des chocs économiques survenus après la seconde guerre mondiale ont questionné le modèle économique choisi pendant cette période et conduit à l’hyper mondialisation du début des années 80. Cependant, cette réponse aux limites de la globalisation partielle privilégiée après 1945 a également échoué pendant la crise financière de 2008.   

On apprend ainsi, qu’une dérégulation extensive des marchés, particulièrement celle des marchés financiers et des marchés de devises n’était pas une bonne solution. Toutefois, les réponses apportées aux crises de la fin des années 20 et durant celle des années 70 n’arrivent pas à trouver de semblables face à cette nouvelle crise, et l’économie du monde continue de sombrer autour des politiques d’austérité et d’une distribution inégale des richesses de la planète.

Le document relève ensuite et démontre que les inégalités nées d’une distribution anormale des ressources, constitue le principal frein à la croissance inclusive et à la prospérité économique. Cependant, il montre qu’établir un diagnostic clair des inégalités en vue d’y apporter un traitement, constitue un énorme défi, puisque mesurer la pauvreté ainsi que les inégalités économiques, compte tenu de la diversité sociale et culturelle du monde, est une tâche complexe.

Au-delà de ces constats, cette partie de la publication montre les principales barrières à la croissance inclusive. Elle ressort que le commerce et l’évolution technologique ne sont pas les seules causes mais que les principaux coupables sont les mauvaises politiques macroéconomiques, la puissance accrue des marchés et l’émergence des rentiers. En outre, elle liste les facteurs qui accusent l’automatisation et la participation croissante des femmes dans l’économie d’être à l’origine de l’austérité, alors que ces dernières pourraient être des atouts à la croissance. Enfin, elle dénonce comme effets de ces barrières la chute du marché du travail, avec pour conséquence des crises sociales.

Ce chapitre du rapport 2017 de la CNUCED, qui traite des enjeux de la croissance inclusive à prendre en compte pour le retour à la prospérité du monde, interpelle les lecteurs sur les raisons derrière la croissance économique figée du monde d’aujourd’hui et présente les éléments sur lesquels des efforts devront être faits pour sortir de cette situation. Toutes les catégories de lecteurs, des académiques, aux professionnels de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) y trouveront des éléments d’argumentaires leurs permettant de comprendre la croissance inclusive, ses barrières et percevoir ses catalyseurs, afin de mieux se positionner dans une logique d’investissement et de développement durable.

Abdel Razak M.