(Agence Ecofin) - Au Nigeria, l’éventualité que le gouvernement fédéral prenne en charge 2 mois de factures d’électricité pour accompagner ses citoyens dans le confinement lié au Covid-19 s’éloigne à grands pas. C’est ce qu’a affirmé Saleh Mamman (photo), le ministre de l’Énergie selon qui la fédération ne peut pas se permettre une telle dépense.
Cette sortie fait suite à la déclaration des compagnies de distribution électrique (DisCos) qui se sont dites prêtes à fournir gratuitement de l’électricité à leurs abonnés. « Voyez-vous, il y a en premier ressort les compagnies de production électrique, puis celles qui transmettent et distribuent cette énergie. Les compagnies de production sont des entreprises privées qui utilisent leurs propres équipements et ont des exigences de rendement ».
Il faudra donc quelqu’un pour offrir ces deux mois d’électricité aux abonnés et ce ne sera pas l’État fédéral, selon M. Mamman. Ces factures équivaudraient à 100 milliards de nairas (256 millions $), un montant trop élevé en raison de la situation économique que traverse le pays.
En outre, précise-t-il, cette situation serait synonyme d’injustice sociale, car il faudrait utiliser l’argent du contribuable pour venir en aide aux populations les plus privilégiées alors que rien n’est prévu pour les plus vulnérables.
« Nous avons plus de 80 millions de personnes qui n’ont pas accès à l’électricité sur les 200 millions de Nigérians que nous sommes. La question est de savoir pour qui vous payez ces factures ; les personnes privilégiées qui vivent dans Maitama Victoria Island et dans les autres quartiers huppés, ou celles qui ont leurs propres entreprises et prospèrent, pendant que vous abandonnez les populations les plus vulnérables qui n’ont même pas accès à l’électricité », a affirmé le ministre.
Le responsable affirme avoir fait part de ces considérations aux parlementaires qui ont proposé cette initiative de paiement de facture. Si ces derniers insistent, a-t-il affirmé, ils devront venir avec les moyens d’action pour mettre en œuvre leur initiative.
Gwladys Johnson Akinocho
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