(Agence Ecofin) - Au Kenya, le programme Last Mile Connectivity, visant à accélérer l’électrification rurale par le biais des solutions solaires hors réseau, est mis à mal par l’incapacité des ménages à acquérir l’électricité. Plusieurs directeurs régionaux de la Kenya Power, la compagnie électrique nationale ont confié au Sunday Nation qu’ils ont été dans l’obligation de saisir les compteurs de ménages en défaut de paiement.
Ces derniers ne voulaient ou ne pouvaient pas s’acquitter de leurs paiements. « Pour certains, l’électricité n’est pas un besoin prioritaire. Quand ils ont par exemple 100 shillings (1 $) à dépenser, ils privilégient des postes tels que l’alimentation. D’autres pensent tous simplement que l’électricité est complètement gratuite et n’achètent pas des crédits de recharge après l’usage des premières unités offertes. Ils comprennent difficilement que les contrats qu’ils ont signés stipulent que les installations doivent être payées par petits versements », a confié l’un des responsables au média.
Certains des consommateurs déconnectés pour non-paiement ont recours à la connexion illégale aux différents réseaux avec la complicité des anciens électriciens et professionnels qui ont participé à la mise en œuvre du Last Mile Connectivity Project.
Un état de choses qui a conduit à l’accumulation de 2,8 milliards de shillings (26,4 millions $) de mauvaises dettes selon l’audit de l’exercice 2017/2018. Selon les dernières données économiques, les revenus provenant de l’électrification rurale ont continué à baisser tandis que le nombre de ménages connectés continue à augmenter.
« Le nombre de clients connectés dans le cadre du programme d’électrification rurale, a augmenté de 5,8 % atteignant 1,41 million en 2018/2019 contre 1,33 million en 2017/2018. Une croissance principalement portée par les usagers domestiques et les petits commerces. Cependant, les revenus ont baissé de 9,1 % passant de 11,8 milliards de shillings en 2017/2018 à 10,8 milliards de shillings (101,5 millions $) en 2018/2019 », a affirmé le Bureau national de statistique du Kenya.
Gwladys Johnson Akinocho