(Agence Ecofin) - Le groupe De Beers a annoncé cette semaine, qu’il a réussi à suivre le parcours de 100 diamants le long de la chaîne de valeur au cours de la phase pilote de sa nouvelle plateforme blockchain, Tracr. Les diamants bruts extraits par le géant minier ont été suivis à travers un sentier numérique «immuable et sécurisé» créé par la plateforme, alors qu’ils sont passés de la mine aux firmes de taille et de polissage avant de se diriger vers un bijoutier.
Le projet pilote a été annoncé en janvier dernier, après des mois de recherche et de consultation auprès de l’industrie, De Beers ayant travaillé avec BCG Digital Ventures pour la mise en place de la plateforme et la technologie sous-jacente. Ont également collaboré, cinq diamantaires en l’occurrence Diacore, Diarough, Groupe KGK, Rosy Blue NV et Venus Jewel.
Pour Bruce Cleaver (photo), le PDG de De Beers, la plateforme Tracr, dont le lancement est prévu plus tard dans l’année, fournit une assurance de traçabilité d’actifs d’une manière jusque-là impossible.
«Lorsqu'il sera pleinement opérationnel, Tracr donnera aux consommateurs, l'assurance que les diamants enregistrés sont naturels et libres de conflits, améliorera la visibilité et la confiance dans l'industrie et l'efficacité de la chaine de valeur du diamant.», a-t-il déclaré.
De Beers, un des leaders de l’industrie des diamants, possède plusieurs actifs en Afrique, un continent sur lequel l’histoire de ces pierres précieuses est étroitement liée à des conflits meurtriers. Le terme «diamants de sang» ou «diamants de conflits» fait ainsi référence aux diamants issus du continent africain, et qui alimentent les nombreuses guerres livrées par des rebelles aux gouvernements.
Des initiatives se multiplient depuis pour éradiquer un tel fléau, notamment le Processus de Kimberley (PK) créé en 2000 et regroupant les Etats, les acteurs de l’industrie et de la société civile. Toutefois, la lutte est loin d’être terminée…
Louis-Nino Kansoun
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Accra, Ghana