(Agence Ecofin) - En Zambie, le régime fiscal introduit début 2020 pose problème aux compagnies minières. Alors qu’elles demandent toutes des allègements fiscaux avant de procéder à de nouveaux investissements importants, le président Edgar Lungu compte déjà répondre favorablement à l’une d’entre elles.
Le gouvernement zambien est décidé à accorder les facilités nécessaires à la mise en œuvre rapide du projet d’extension de la mine de cuivre Lubambe. C’est ce qui ressort des propos du chef d’Etat Edgar Lungu en visite la semaine dernière sur le site en compagnie du ministre des Mines Richard Musukwa.
Latest: PRESIDENT EDGAR LUNGU TOURS LUBAMBE MINE https://t.co/tAq0enWa17
— Zambia Reports (@Zambia_Reports) January 7, 2021
« Vous avez mon soutien pour ce projet, mais je tiens à souligner que tous les processus et exigences doivent être respectés afin que tout soit fait selon les règles et dans le respect des dispositions légales », a déclaré le président Lungu, dans des propos relayés par Mining Weekly.
Cette annonce tombe un peu plus de trois mois après la publication d’une étude de cadrage qui table à terme sur une production annuelle de 160 000 tonnes de cuivre à Lubambe. La compagnie minière EMR Capital, propriétaire à 80 % de la mine, avait à l’époque demandé aux autorités des allègements fiscaux afin de pouvoir mobiliser le financement (1 milliard $) nécessaire aux travaux.
Changement de politique ?
Si le président Lungu n’a pas indiqué clairement le type de soutien que son gouvernement entend apporter à EMR Capital, on peut voir dans cette visite la volonté d’apaiser les tensions avec l’industrie minière. En effet depuis l’adoption d’une nouvelle réglementation en 2018, les autorités sont critiquées pour la double-imposition en vigueur dans le régime fiscal zambien et qui rend difficiles les nouveaux investissements.
Alors que le pays est en défaut de paiement et cherche à accroitre la contribution des mines à l’économie, un changement de cap au niveau de la législation minière peut déjà être une partie de la solution. Les allègements fiscaux feraient non seulement revenir des capitaux frais en Zambie, mais devraient aussi doper la production de cuivre affectée l’année dernière par des tensions avec de grands groupes miniers comme Glencore et Vedanta.
Il ne reste plus qu’à voir comment se traduiront les promesses gouvernementales et si elles concernent bientôt d’autres sociétés comme First Quantum qui a n’a toujours pas approuvé un investissement similaire d’un milliard $ pour sa mine de cuivre Kansanshi.
Emiliano Tossou
Accra, Ghana