(Agence Ecofin) - La Zambie a saisi depuis 2019 les actifs de Konkola Copper Mines, filiale locale de Vedanta. Lusaka espérait trouver rapidement de nouveaux investisseurs pour relancer durablement la production, mais le gouvernement s’est heurté aux actions en justice du géant britannique.
La Zambie a avoué cette semaine son incapacité à poursuivre l’exploitation de la mine souterraine de cuivre Konkola Deep, l’un des actifs saisis au géant minier Vedanta depuis 2019. Selon Barnaby Mulenga (photo), secrétaire permanent du ministère des Mines relayé par Bloomberg, cette situation est liée au manque de fonds pour développer le projet.
Plus gros investissement d’une société minière zambienne dans une opération de fonçage de puits depuis les années 1950, Konkola Deep a en effet encore besoin de la majeure partie des 1,2 milliard $ prévus par le gouvernement pour redresser Konkola Copper Mines, filiale de Vedanta. Or, aucun investisseur ne souhaite actuellement injecter des fonds, à cause du différend judiciaire non réglé entre Lusaka et Vedanta. Le métal rouge a de nouveau franchi le 6 mai la barre des 10 000 $ la tonne, porté par une forte demande, mais la Zambie ne peut pas en profiter pleinement à cause de ces difficultés.
« Cette demande de cuivre ne fera qu’augmenter et plus vite ces questions seront résolues, plus vite il sera possible d’exploiter cette ressource […]. C’est un géant qui dort et nous restons positifs quant au fait qu’il sera exploité à un moment donné », rassure néanmoins M. Mulenga.
Pour rappel, l’Etat zambien a avancé le non-respect des promesses d’investissements et le trop peu d’impôts payés par Vedanta, comme motifs à la saisie des actifs depuis 2 ans. Le géant britannique, propriété du milliardaire indien Anil Agarwal, a toujours nié ces accusations et s’est dit « attristé » de l’arrêt des opérations à Konkola Deep.
Si Vedanta affirme également avoir prévu un investissement de 1,5 milliard $ pour rendre l’exploitation de sa filiale rentable, il semble peu probable de voir le gouvernement rétropédaler et rendre le contrôle des mines à la société. Sous l’impulsion du président Edgar Lungu, Lusaka a en effet décidé de tirer davantage profit de ses actifs de cuivre et cela passe par le contrôle des opérations.
Emiliano Tossou
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Accra, Ghana