(Agence Ecofin) - Deloitte Afrique s'est prononcé pour la première fois sur le scandale qui agite actuellement le groupe de grande distribution Steinhoff International Holdings, en précisant qu'il ne se reprochait rien dans la manière avec laquelle elle a certifié les comptes de cette entreprise, qui sont aujourd'hui au coeur d'une investigation pour manipulations.
Deloitte dit avoir soulevé une série de questions sur les états financiers de Steinhoff en 2017, avant de finaliser son opinion d'audit et aussi, qu'il a décidé, en collaboration avec le détaillant international de meubles, qu'une enquête indépendante devrait être menée.
« Poser ces questions avant la finalisation de l'audit est un exemple de bon processus d'audit, et nous pensons avoir fait ce qu'il fallait en soulevant nos questions », a déclaré Lwazi Bam (photo), PDG de Deloitte Africa dans une interview exclusive accordée au média sud-africain Fin24.
La firme fait l'objet d'investigations aux Pays-Bas, de la part des autorités des marchés financiers et du corps des firmes d'audit comptable, concernant la certfication entre 2014 et 2016. Une chose que Mr Bam trouve tout à fait normale, au regard de la situation qui prévaut. « Nous nous y attendions, et nous coopérons avec ces deux organisations », a-t-il déclaré.
Il a cependant rejetté toute comparaison avec ce que traverse KPMG, sa concurente sur le marché international, critiquée pour des faits présumés de collusion dans des affaires de corruption touchant des dirigeants d'entreprises proches du président sud-Africain Jacob Zuma.
On se rappellera toutefois des critiques qui avaient été déjà formulées à l'encontre de Deloitte Afrique du Sud, lorsque le groupe Africa Bank, avait connu des périodes difficiles, en raison de la découverte de dettes cachées.
Pour l'instant, Steinhoff a déjà perdu 85% de sa valorisation sur les bourses de Johannesburg où elle est cotée.
Idriss Linge
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.