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Le Sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires 2021, un rendez-vous sous tension

  • Date de création: 22 septembre 2021 13:33

(Agence Ecofin) - Le 23 septembre, le Sommet sur les systèmes alimentaires se tiendra sous une forme virtuelle pendant l’Assemble générale des Nations Unies à New York. Cette grande messe qui se veut un moment intense de réflexion sur les défis liés à l’alimentation pourrait bien ne pas tenir ses promesses.  

Lorsque António Guterres, secrétaire général de l’ONU annonçait officiellement en octobre 2019 la tenue d’une telle réunion pour cette année, cela partait d’un objectif vertueux : mettre la problématique des systèmes alimentaires au centre de l’agenda politique international. Une première depuis 2002, date du dernier sommet mondial de l’alimentation qui s’était déroulé à Rome en Italie.

Près de 20 ans après cette réunion internationale, la question de l’impact des systèmes alimentaires se pose avec encore plus d’acuité. Avec l’insécurité alimentaire galopante, le changement climatique et l’épuisement des écosystèmes, de nombreuses voies plaident depuis quelques années pour une refonte profonde des systèmes alimentaires.

Un appel entendu par l’ONU engagée dans une course contre la montre pour atteindre « la faim zéro » d’ici 2030. « Destiné à éveiller le public mondial au fait que nous devons tous ensemble travailler à modifier la façon dont nous produisons, consommons et voyons les aliments, ce Sommet s’adresse à tous les habitants de la planète. Il entend être un sommet du peuple et également un sommet porteur de solutions, qui exigera que chacun(e) prenne des mesures pour transformer les systèmes alimentaires mondiaux », avait alors indiqué l’institution sur son site web. 

« Timing biaisé »

« Il est indispensable de parler de la transformation des systèmes alimentaires avec l’augmentation de la faim dans le monde. Quand on voit le dernier rapport sur l’Etat de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde (SOFI 2021) qui a été publié en juillet dernier, la situation est alarmante. Cela étant, il est crucial pour nous de ne pas en parler n’importe comment ». Cette déclaration à l’Agence Ecofin de Pauline Verrière, responsable du plaidoyer sur les questions systèmes alimentaires et crise climatique chez Action contre la Faim France illustre bien le malaise généré par le processus d’organisation de ce sommet.

Si elle avait en effet pour but de réunir toutes les parties prenantes « essentielles », ce rendez-vous a finalement ignoré plusieurs acteurs clés qui sont au cœur de ses problématiques.  

La responsable déplore notamment la faible implication de la société civile, des organisations paysannes, les représentants des peuples autochtones et des communautés rurales et pointe à l’image de plusieurs autres organisations, l’emprise du secteur privé et des grandes multinationales de l’agrochimie sur les discussions.

Signal inquiétant pour les ONG, la participation du Forum économique mondial (FEM) à l’organisation du sommet en partenariat avec l’ONU et la nomination d’Agnès Kalibata, présidente de l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) comme envoyée spéciale du secrétaire général de l’ONU.   

« Aujourd’hui, il y a le Comité sur la sécurité alimentaire mondiale (CSA) et la FAO qui sont des instances légitimes pour parler de ces discussions et ont des modes de fonctionnement plus participatif. A la place, ce sont les grandes entreprises semencières et de biotechnologie, ainsi que les multinationales de l’agroalimentaire qui sont très impliquées. Il nous semble inacceptable par exemple d’assister à des tables rondes où on a Coca-Cola et Nestlé pour parler des questions de nutrition. L’AGRA promeut une agriculture mécanisée, avec beaucoup d’intrants chimiques, des semences standardisées et génétiquement modifiées et le choix d’Agnès Kalibata n’est pas anodin. Certes, ce n’est pas elle qui va écrire la proposition finale, mais cela donne clairement une impulsion sur celui qui va être abordé ». Un avis partagé par Frédéric Mousseau, directeur des politiques à l’Oakland Institute.   

« On a des organismes onusiens comme le FIDA et la FAO qui travaillent avec les groupes d’experts sur les questions de l’alimentation et la considèrent comme un enjeu universel et dans un esprit de multilatéralisme et qui n’ont pas été consultés pour l’organisation d’un tel sommet. A partir du moment où c’est un sommet qui est initié avec le Forum économique mondial (FEM) qui représente les intérêts des grands groupes privés et que le leadership est donné à l’AGRA qui est très proche des entreprises agrochimiques avec sa dirigeante qui est également administratrice de l’International Fertilizer Development Corporation (IFDC) qui fait la promotion des engrais chimiques, on part sur de très mauvaises bases ».

Et si depuis plus près d’un an, il y a eu une mobilisation sans précédent de la société civile et des organisations paysannes pour demander une meilleure intégration de toutes les parties prenantes et réduire le poids du secteur privé en coulisses à travers des lettres adressées au secrétaire général de l’ONU, les courriers sont restés sans réponse.  

S’estimant dès lors marginalisées dans ces négociations, de nombreuses organisations de la société civile, d’associations ou coopératives paysannes, ont déjà décidé de boycotter le sommet.  

Un succès incertain

D’après de nombreux observateurs, ces différents éléments jettent un sérieux doute sur la capacité de sommet à parvenir à un véritable changement de paradigme dans les systèmes alimentaires.

« Les solutions qui vont être poussées dans le cadre de ce sommet vont être les nouvelles technologies, les OGM, l’utilisation des semences industrielles. En gros, tout ce qui contribuera à renforcer les systèmes agroindustriels actuels qui ont montré leurs impacts négatifs et pas du tout les alternatives crédibles comme l’agroécologie paysanne », avertit déjà, Mme Verrière. Pour les plus pessimistes, ce sommet sonne déjà comme un rendez-vous manqué. Ainsi, pour l’Oakland Institute, le véritable enjeu de la réunion se trouve ailleurs.

« Avant même d’avoir commencé, ce sommet aura surtout permis de stimuler l’opposition face à l’agriculture industrielle. Des centaines d’organisations se sont mobilisées. C’est ce que je vais retenir de ce sommet, un catalyseur de cette opposition massive et de cette demande pour un changement radical de vision. Le monde entier se mobilise pour dire qu’on rejette cette agriculture pour une autre plus durable qui respecte non seulement les producteurs et les consommateurs, mais aussi l’environnement et le climat. Pour le reste, on n’attend pas grand-chose de ce sommet », indique le responsable.    

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