(Agence Ecofin) - Au Nigéria, les traders pétroliers Vitol et Glencore ont entamé des pourparlers avec des firmes pétrolières indigènes, dans le but de les soutenir financièrement dans l’acquisition des parts du Brésilien Petrobras sur deux champs producteurs majeurs de pétrole.
La valeur de ces parts est de deux milliards de dollars. C’est ce qu’ont révélé, mardi à Reuters, plusieurs sources proches du dossier.
Petrobras Africa, la filiale africaine de Petrobras a lancé en novembre dernier, un plan de cession de vastes actifs pour rembourser des dettes s’élevant à 21 milliards de dollars.
Cette décision fait suite à plusieurs scandales de corruption au sein de la firme publique du Brésil. Des dossiers dans lesquels les noms des ex-présidents, Luiz Inácio Lula da Silva et Dilma Roussef ont été cités.
Les actifs de Petrobras comprennent le gisement pétrolier d'Agbami en offshore sur l’OML 127 et le champ Akpo sur l’OML 130.
Le premier est opéré par Chevron à hauteur de 67,3%. Statoil y contrôle 20,2% et Petrobras, 12,5%, et il produit 240 000 barils par jour. Quant au second, il est opéré par Total et génère 130 000 barils par jour.
Il faut rappeler que l’OML 130 contient le gisement Egina qui est l’un des plus importants du Nigéria et qui devrait atteindre 200 000 barils par jour, bientôt.
Selon les mêmes sources, le gouvernement nigérian est en train de faire pression pour que ces parts reviennent à des firmes locales afin d’accroître leur empreinte dans l’industrie locale.
Par ailleurs, en l’état actuel du marché pétrolier, il existe très peu de chances que les banques et les institutions qui financent le secteur, prêtent deux milliards $ à ces firmes indigènes. Un filon trouvé par les deux traders pour améliorer leurs recettes dans le pays.
En effet, un accord leur garantirait l'accès à du pétrole brut de qualité pendant de nombreuses années. Ils seraient alors en mesure de syndiquer la dette aux banques.
Ce genre de mécanisme est l'une des stratégies des traders pour compenser les marges bénéficiaires de plus en plus minces, explique Julia Payne, journaliste spécialisée sur le pétrole chez Reuters.
Les identités des futurs propriétaires des actifs de Petrobras au Nigéria seront connues début mai. Certains analystes ont déclaré que les actifs pourraient ne pas tous être vendus avant cette échéance.
Olivier de Souza