(Agence Ecofin) - Avec une dette colossale et une trentaine de faillites cette année, l’industrie pétrolière nord-américaine continue de souffrir de la conjoncture. Les analystes pensent en effet, que si le baril de WTI reste dans la fourchette des 40 $ d’ici 2022, cette dette atteindra 168 milliards de dollars.
Dans une analyse publiée lundi 24 aout 2020, le cabinet norvégien d’analyses du secteur pétrolier Rystad Energy a déclaré que la déroute du secteur nord-américain du pétrole risque de se poursuivre avec un baril du WTI autour de 40 dollars. Si des entreprises E&P (Exploration & Production) et de services ont pu sortir la tête de l’eau grâce au baril qui a atteint la barre des 40 dollars, il s’attend à ce que 125 autres demandent la protection du chapitre 11 de la loi sur les faillites d’ici 2022 si les prix ne s’élèvent pas bien au-delà de ce niveau.
Avec des niveaux de prix du WTI inchangés, cela porterait la dette totale de l’E&P nord-américaine et des services associés pour 2020-2022 à environ 168 milliards de dollars, soit 36 % de plus que les 122 milliards de dollars enregistrés en 2015-2019. La dette des E&P à elle seule sera de 142 milliards de dollars. Le reste concernera les services.
Cette étude est basée sur une analyse des flux de trésorerie couvrant environ 10 000 E&P pétrolières et gazières ainsi que les services connexes, actifs en Amérique du Nord.
Cette année, 32 entreprises E&P ont demandé la protection de la loi sur les faillites. Elles cumulent une dette de 40 milliards de dollars. A cette allure, l’année prochaine, il s’agira de 68 autres et 57 en 2022, ce qui ajoutera respectivement 58 milliards de dollars et 44 milliards de dollars de dettes.
Olivier de Souza