(Agence Ecofin) - Le pétrolier indien ONGC Videsh a déposé une plainte en arbitrage auprès d’un tribunal londonien contre le gouvernement soudanais, pour non-paiement de droits pétroliers, depuis plusieurs années. C’est ce qu’a révélé, à Reuters, Narendra Kumar Verma (photo), directeur général d'ONGC Videsh Ltd.
« Nous avons entamé une procédure en arbitrage, car nos cotisations sont en attente depuis des années », a déclaré le responsable, avant d’indiquer que malgré la procédure, la compagnie est disposée à poursuivre sa collaboration avec Khartoum, à l’avenir.
D’autres sources proches du dossier, qui ont souhaité garder l’anonymat, ont affirmé que la dette, objet de ladite procédure, s’élève à 98,94 millions de dollars. Elles ont aussi indiqué que l’ensemble des cotisations dues à ONGC Videsh par le gouvernement soudanais est de 425 millions de dollars, ajoutant qu'ONGC poursuit Khartoum, car les contrats étaient garantis par des garanties souveraines.
Une autre source non autorisée, proche de la firme indienne, a dit qu’une autre procédure en arbitrage sera engagée pour le montant restant, en temps voulu.
En octobre dernier, le patron d’ONGC avait discrètement fait savoir, lors de l’India Energy Forum, à New Delhi, que la société qu’il dirige s’attend à un remboursement de plus de 400 millions de dollars du gouvernement soudanais, étant donné que les sanctions américaines à l’encontre du pays venaient d’être allégées. « Autrefois, ils étaient confrontés à divers problèmes. Désormais, il leur sera plus facile de lever des fonds », avait-il déclaré.
Il faut remarquer que c’est la première fois que la firme indienne s’engage dans une telle procédure contre un gouvernement.
Selon les précisions de la source, cette dette concerne un projet pétrolier qui a été touché par la sécession du Soudan du Sud en 2011. ONGC y a acquis 25% de participation en 2003. Les autres parties prenantes sont le Chinois CNPC et le Malaisien Petronas.
Contacté, le sous-secrétaire au ministère du Pétrole du Soudan, Bekheet Ahmed Abdullah a souligné que des négociations sont en cours avec la partie indienne pour aboutir à une résolution à l’amiable du différend.
Olivier de Souza