(Agence Ecofin) - Prévue initialement pour être exécutée dans une trentaine d’années, la transformation des raffineries pétrolières conventionnelles d’Eni en bioraffineries sera faite au cours de la prochaine décennie. Une démarche qui permettra de réduire ses émissions nettes de CO2 de 80 % d’ici 2050.
La société pétrolière italienne Eni a annoncé que l’apparition de la Covid-19 va accélérer son virage des raffineries conventionnelles vers des installations plus écologiques, au cours des 10 prochaines années.
Le projet existait depuis plusieurs mois, mais la société a décidé de profiter des changements imposés par le secteur pour opérer cette transformation. En février, Eni a fixé des objectifs climatiques plus stricts, dans lesquels il s’est engagé à réduire ses émissions nettes de CO2 de 80 % d’ici 2050.
« Au lieu de ralentir, nous considérons la Covid-19 comme une raison d’accélérer la transition vers une énergie à faible teneur en carbone », a déclaré Claudio Descalzi, directeur général d’Eni, dans une interview accordée à Bloomberg.
L’un des acteurs mondiaux les plus importants de ce segment le quittera ainsi pour miser sur un autre segment à fort potentiel de la transition écologique.
Au-delà de la conversion des raffineries en bioraffineries, l’entreprise envisagera des désinvestissements dans le cadre de son plan de réduction des émissions. Eni envisage ainsi de vendre des activités marginales dans certains pays, dont « peut-être les États-Unis », indique Descalzi.
Alors que la demande mondiale en produits pétroliers est au plus bas, les deux bioraffineries d’Eni, Venise et Gela sont les seules de son système de raffinage qui n’ont pas réduit leur production. Les bioraffineries ont un taux de rendement interne de 15 %.