(Agence Ecofin) - Au Nigéria, la société nationale du pétrole est l’une des entreprises publiques dont la gestion est la plus opaque. Au fil des nouvelles réformes, on découvre que ce manque de transparence pourrait entrainer des difficultés irréversibles au cours des prochains exercices financiers.
Alors que fin août, la société publique nigériane du pétrole (NNPC) a annoncé son premier bénéfice en 44 ans de gestion, on apprend également qu’elle est au bord de la faillite. D’après Premium Times qui cite un rapport d’audit des comptes pour 2020 et publié mercredi, le passif courant du groupe dépasse très largement son actif courant.
« Le groupe a déclaré un bénéfice net de 287,2 milliards de Nairas (Corporation : 235,3 milliards de Nairas) au cours de l'exercice clos le 31 décembre 2020 et, à cette date, le passif à court terme dépassait son actif à court terme de 4 600 milliards de Nairas (Corporation : 729,1 milliards de Nairas) », indique le rapport d’audit.
Malgré cela, les dirigeants de la NNPC se disent « optimistes » quant au potentiel de la société à continuer à fonctionner à court terme. A cet effet, certaines mesures ont été prises.
Mele Kyari (photo), patron du groupe, envisage entre autres options, la recapitalisation de la NNPC. Il faut rappeler que cinq ans en arrière, la compagnie avait acté un accord de prépaiement avec Matrix et Vitol Group pour un montant de 1,5 milliard de dollars, remboursables en 15 000 barils de brut par jour sur cinq ans.
Cependant, le doute persiste quant à la viabilité de la NNPC quand on sait qu’elle n’a cessé d’enregistrer des pertes croissantes au cours des dernières années. Ces pertes sont estimées à 1,5 trillion de Nairas pour le groupe et 395 milliards de Nairas pour la société. Cette situation pourrait être liée à la gestion privative dont la société a été l’objet pendant des années, et à la corruption qui règne toujours dans le secteur pétrolier au Nigéria, où les scandales se sont multipliés.