(Agence Ecofin) - En Tanzanie, la compagnie minière Acacia Mining envisage de mettre sa mine d’or de Bulyanhulu en régime de maintenance et entretien, alors que l’embargo du gouvernement sur les exportations lui pose des difficultés financières. La société indique qu’elle perd 15 millions $ chaque mois depuis l’interdiction imposée en mars dernier, ce qui l’oblige à établir des plans d’urgence au cas où une solution n’est pas trouvée avec l’Etat.
Pour fermer la mine Bulyanhulu, Brad Gordon (photo), le DG de la compagnie, déclare qu’il lui faudra 30 millions $ pour les licenciements et rupture de contrats afin de la fermer, et entre 2 à 3 millions $ par mois pour assurer les frais de maintenance et entretien.
Pour rappel, le président tanzanien John Magufuli a limogé son ministre des mines ainsi que le chef de l’agence nationale d’audit du secteur minier, après une enquête sur de possibles exportations non déclarées par les compagnies minières pour échapper aux impôts.
Acacia Mining, citée parmi les sociétés concernées, aurait 10 fois plus d’or dans ses conteneurs que le volume déclaré, ainsi que des minéraux non déclarés comme le fer et le souffre. La société a nié tout méfait et un second audit a été initié pour vérifier les résultats du premier.
«Après la publication du deuxième rapport d’audit, si nous arrivons à un point où nous notons une impasse concernant le dialogue avec le gouvernement, nous mettrons Bulyanhulu en régime de maintenance et entretien.», a déclaré M. Gordon.
La mine Bulyanhulu, plus grande et plus récente de toutes les opérations d’Acacia Mining en Tanzanie, est la plus affectée par l’embargo sur les exportations de minerais bruts, du fait de ses coûts de fonctionnement plus élevés.
La compagnie opère également sur les mines de North Mara et de Buzwagi.
Louis-Nino Kansoun
Accra, Ghana