(Agence Ecofin) - Glencore agriculture tenterait-il de se faire une place dans le quatuor ABCD des plus grands négociants de matières premières agricoles formé par Archer Daniels Midland (ADM), Bunge, Cargill et Louis Dreyfus ? C’est ce que laisse penser les dernières annonces de la compagnie suisse dirigée par Ivan Glasenberg (photo).
Dans un communiqué publié le mardi dernier, le groupe dit avoir approché l’américain Bunge pour un « regroupement consensuel de leurs activités », précisant toutefois qu’il n’y avait aucune certitude sur un potentiel accord.
Si du côté de Bunge, on n’admet pas encore une telle implication, de nombreux experts soulignent cependant que pour Glencore, le jeu en vaut la chandelle. En effet, dans un secteur du négoce des matières premières qui s’est montré peu enclin aux rapprochements ou aux fusions ces dernières années, contrairement à celui des semences et de la chimie agricole, les chances de réussite s’améliorent pour Glencore en raison de la fragilité des négociants en général et de Bunge en particulier, du fait de la baisse des prix des matières premières.
Les résultats du groupe pour le premier trimestre 2017 publié le 3 mai dernier concernant le segment de l’agrobusiness montrent en effet, un recul de 88 % de son chiffre d’affaires dans le secteur céréalier et de 33,3% dans celui des oléagineux. « La consolidation est indispensable et serait constructive pour améliorer les marges. Bunge semble être la cible la plus évidente. Elle peut être plus facilement absorbable que d’autres entreprises », confie à Bloomberg, Heather Jones, analyste à Vertical Group, une banque d’investissement privé basée à Richmond aux USA.
Au-delà de cet aspect, les experts soulignent qu’un rapprochement serait aussi stratégique pour Glencore qui n’a jamais caché son intérêt pour le continent américain.
Une éventuelle fusion devrait donner à Glencore, un accès au vaste réseau de camions, de silos, de barges ainsi que plusieurs infrastructures de Bunge du Nord au Sud du continent dont le Brésil.
Dans ce dernier pays, Bunge représente l’une des plus grandes compagnies alimentaires et dispose, selon Bloomberg, de 40% des actifs à long terme tandis que Glencore y a finalisé le 24 février dernier l’acquisition de la raffinerie de sucre du groupe Unialco.
Si pour l’heure rien n’est encore gagné pour Glencore, qui a déjà essuyé un échec en 2011 dans le cadre d’un rapprochement avec Louis Dreyfus, le groupe peut, en attendant de bousculer le leadership ABDC, se réjouir d’être le plus gros négociant de blé et de légumineuse de la planète avec une présence dans plus de 35 pays.
Espoir Olodo
Bruxelles, Belgique - Paying More for a Sustainable Cocoa.