(Agence Ecofin) - La Banque africaine d’import-export (Afreximbank) et Export Credit Insurance Corporation d'Afrique du Sud SOC Limited (ECIC), un organisme public d’assurance contre les risques politiques et commerciaux au profit des exportateurs sud-africains, ont lancé ce 26 juin 2018, un programme de financement de 1 milliard $ pour développer le commerce entre l'Afrique du Sud et le reste du continent.
Dénommé « Programme de promotion du commerce et de l'investissement en Afrique du Sud (SATIPP) », ce plan vise essentiellement à promouvoir et intensifier le commerce et les investissements entre l'Afrique du Sud et le reste de l'Afrique.
Selon les termes du SATIPP, Afreximbank et ECIC travailleront ensemble pour identifier, préparer et évaluer les transactions commerciales et les projets. Mais aussi pour explorer les possibilités de cofinancement et de partage des risques, ainsi que de partager les connaissances, tout en mettant l'accent sur les questions commerciales intra-africaines, à travers la coopération technique, l'échange de personnels, la recherche et les événements conjoints.
Pour le Dr. Benedict Oramah, Président d'Afreximbank, cette initiative « permettra de soutenir les entreprises par des initiatives de renforcement des capacités et d'information sur les marchés. Elle permettra également aux PME de rejoindre les chaînes d'approvisionnement régionales ».
Toujours selon Benedict Oramah, le SATIPP offrira également des services de conseil et des garanties aux investisseurs sud-africains à la recherche d'opportunités de commerce et d'investissement dans les pays africains membres d'Afreximbank.
Ajoutant, par ailleurs, que cette initiative fournit une plateforme pour la réalisation des objectifs stratégiques d'Afreximbank conformément à sa stratégie « Impact 2021 : Africa Transformed » qui donne la priorité au commerce intra-africain, à l'industrialisation et à l'exportation. Ceci, tout en s'alignant également sur l'objectif stratégique de l'Afrique du Sud qui consiste à élargir le commerce avec le reste de l'Afrique.
Pour sa part, Kutoane Kutoane, PDG de l'ECIC, a déclaré que « nous réalisons que l'un des meilleurs moyens d'améliorer nos capacités d'exportation en tant que pays est d'intensifier les échanges mutuellement bénéfiques avec le reste du continent ».
Notons que la part du commerce intracontinental dans le total du commerce africain est relativement faible et n’a pas beaucoup évolué durant ces dernières décennies. Alors qu’en 2016, le flux commercial africain s’est chiffré à 1,08 trillion $, le volume intra-africain s’est établi à 156,94 milliards $, soit environ 15% des échanges totaux, selon l’édition 2017 du rapport sur le commerce africain de la Banque africaine d’export-import (Afreximbank).
L’Afrique du Sud est de très loin le pays qui contribue à la vigueur du flux commercial intra-africain avec 23% du volume total en 2016. Le continent africain fournit ainsi à la Nation arc-en-ciel, près de 40% de ses recettes d’exportations agricoles et plus de la moitié de ses besoins en carburant et en énergie.
En dehors des produits agricoles, les autres articles expédiés vers le reste de l’Afrique sont les matériaux de construction, les biens de consommation et automobiles.
Borgia Kobri
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