(Agence Ecofin) - Le projet de loi sur la protection contre les fausses nouvelles et la manipulation sur Internet, proposé par le sénateur Muhammadu Sani Musa (photo) du parti politique All Progressives Congress (APC), est actuellement à l'étude.
Il a justifié la nécessité pour le Nigeria de se doter d’une telle réglementation afin de combattre plus rigoureusement la propagation de discours haineux et les idéologies extrémistes via Internet. Mais pour les organisations de la société civile qui rejettent ce texte de loi, il a des relents liberticides car il donnera au gouvernement le pouvoir de museler le peuple.
En effet, s’il est adopté, le projet de loi permettra au gouvernement de bloquer l’accès à certaines plateformes d’informations et réseaux sociaux. Les fournisseurs de services Internet seront également responsables de l’usage de leur réseau pour la propagation de fausses nouvelles. Ils seront punis d’une amende de 10 millions de nairas (27 500 USD) tout comme l’auteur de la fausse nouvelle qui pourrait écoper d’une amende de 300 000 nairas (800 USD) ou de trois ans d’emprisonnement.
Selon la société civile, le projet de loi nigérian sur la protection contre les fausses nouvelles et la manipulation sur Internet est une réplique de la loi singapourienne signée en juin 2019. Le groupe nigérian de défense des droits numériques, Paradigm Initiative, a déclaré avoir « suffisamment de raisons de croire que ce projet de loi contient des éléments susceptibles d’affecter le droit des utilisateurs d’Internet au Nigeria de s'exprimer librement ».
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