(Agence Ecofin) - En RDC, Chemaf et Trafigura avaient lancé en 2019 à Mutoshi un projet permettant à 5 000 mineurs artisanaux d’exploiter dans un cadre sain du cobalt. Le projet fut arrêté fin 2020 lorsque Chemaf décida de transformer le site en mine industrielle.
La compagnie basée à Dubaï, Shalina Resources et sa filiale congolaise Chemaf ont conclu un nouvel accord de partenariat avec Trafigura selon lequel ce dernier l’aidera à mobiliser 600 millions de dollars pour financer ses activités de cuivre et cobalt en RDC. Les fonds serviront principalement à terminer la construction de la mine industrielle de Mutoshi dont l’entrée en production est prévue pour le troisième trimestre 2023.
Trafigura’s USD600 m financing and marketing transaction with Shalina Resources and Chemaf SA will facilitate new supplies of #cobalt and #copper from the DRC in high demand for EV batteries and electrification as part of the #EnergyTransition.https://t.co/CEPzyqBXwb
— Trafigura (@Trafigura) January 19, 2022
D’après les termes de l’accord conclu entre Trafigura et Shalina, le négociant de matières premières va réunir les fonds par le biais d’un processus de syndication auprès de plusieurs banques internationales. En échange, il gagne le droit de commercialiser tout l’hydroxyde de cobalt qui sera produit par Chemaf qui est également en train de construire une usine de traitement SX-EW à Kolwezi et veut agrandir son usine d’Etoile située à Lubumbashi.
« La nouvelle production [à Mutoshi, Ndlr] fera de Chemaf l’un des plus grands producteurs de cobalt au monde, à un moment où la demande de batteries pour les véhicules électriques et de cuivre pour une électrification accrue dans le cadre de la transition énergétique connaît une croissance exponentielle de la part des clients du monde entier », a déclaré Trafigura sur son site web.
Consolider le leadership de la RDC sur le cobalt
Si aucune précision sur les volumes de production n’est donnée dans le communiqué d’annonce du nouveau partenariat, notons que selon Reuters l’usine de traitement que construit Chemaf à Mutoshi devrait avoir une capacité de production annuelle de 20 000 tonnes de cuivre et 16 000 tonnes de cobalt. L’entrée en service de Mutoshi impliquera quoiqu’il arrive une augmentation des volumes de production de la RDC, actuellement leader en Afrique pour le cuivre (1,59 million de tonnes en 2020) et fournisseur de deux tiers de l’offre mondiale de cobalt qui était de 140 000 tonnes en 2020 selon l’USGS.
Par ailleurs, en plus des retombées économiques positives pour la RDC, le projet Mutoshi devrait permettre de créer, apprend-on, jusqu’à 1 000 emplois. Toutefois, il faut rappeler qu’avant ce projet, la zone servait à 5 000 mineurs artisanaux membres d’une coopérative qui travaillait dans le cadre d’un projet piloté par Trafigura, Chemaf et l’ONG Pact. Ce projet a été suspendu en mars 2020 à cause de la pandémie de Covid-19 et définitivement arrêté en décembre 2020 avec les nouveaux plans de Chemaf.
Louis-Nino Kansoun
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Accra, Ghana