(Agence Ecofin) - L’année dernière, Anglo American a opéré la scission de ses actifs de charbon en Afrique du Sud en les transférant à une nouvelle société dénommée Thungela Resources. La holding britannique n’a pour autant pas abandonné le combustible fossile le plus polluant au monde.
Le géant minier Anglo American a annoncé le mercredi 9 février l’ouverture d’une nouvelle exploitation souterraine de charbon (Aquila) à son complexe minier australien de Capcoal. Alors que les ressources de l’exploitation voisine de Grasstree sont épuisées, Aquila devrait ajouter jusqu’à sept années de vie aux opérations souterraines du complexe.
« Nous avons livré le projet Aquila dans les délais et dans les limites du coût attribuable budgété de 226 millions de dollars. Cette nouvelle mine aura une production commercialisable annuelle moyenne totale d’environ cinq millions de tonnes de charbon cokéfiable dur de qualité supérieure », indique Themba Mkhwanazi, patron de la branche des marchandises en vrac d’Anglo.
Our new Aquila Mine has achieved its first longwall shear of steelmaking metallurgical coal on schedule, marking the project’s final stages of construction and commissioning, after a successful ramp up to operations by the Project team.
— Anglo American Australia (@AngloAmericanAU) February 9, 2022
Read more: https://t.co/pDh97O7DQW pic.twitter.com/gzUAcWGhNq
Alors que la pression s’intensifie depuis quelques années sur les pays producteurs de charbon, l’entrée en production d’Aquila est une nouvelle confirmation de la posture du gouvernement australien qui ne souhaite pas « anéantir [ses] industries » en quittant brusquement le combustible fossile le plus polluant au monde.
« Nous fournirons les produits dont nos clients ont besoin pour réduire leurs émissions au fil du temps. Cela ne peut pas se faire du jour au lendemain, soyons clairs à ce sujet. Il y a une voie raisonnable à suivre, l’Australie en fera partie », poursuit Angus Taylor, ministre australien de l’Industrie, de l’Energie et de la Réduction des émissions.
Pour rappel, cette « voie raisonnable », qui consiste à utiliser des technologies de production moins polluantes tout en réduisant progressivement la dépendance au charbon, est également celle préconisée par Gwede Mantashe, ministre sud-africain de l’Energie.
La situation actuelle sur le marché du charbon semble d’ailleurs leur donner raison, puisque les prix repartent à la hausse en raison notamment de la menace que font peser les tensions entre l’Ukraine et la Russie sur l’approvisionnement en gaz de l’Europe.
Pour l’Agence internationale de l’énergie, la demande mondiale de charbon devrait même atteindre des « sommets historiques » cette année, ainsi qu’en 2023 et 2024, si les autres sources d’énergie moins polluantes ou propres comme le gaz, le solaire ou l’éolien ne suffisent pas à combler la demande.
Emiliano Tossou
Lire aussi:
Accra, Ghana