(Agence Ecofin) - En Ouganda, le gouvernement envisage de revoir les termes d’un contrat de production électrique signé avec l’Eskom, la compagnie électrique sud-africaine, il y a plus de 10 ans.
En effet, l’une des filiales de la société a remporté en 2003, la concession de la centrale de Kiira d’une capacité de 200 MW, nouvellement construite à l’époque. Le contrat impliquait également la concession de la centrale de Nalubaale d’une capacité de 180 MW, construite dans les années 60.
Selon les termes de l’accord, la filiale de l’Eskom présente en Ouganda, devait injecter 100 millions $ dans les actifs des infrastructures sur les 20 ans que durera la concession.
Cependant, Thozama Gangi, la directrice de la filiale a affirmé lors de son audience devant le Parlement ougandais, que seulement 25 millions $ avaient été investis dans les infrastructures alors que le contrat est à cinq ans de sa date d’expiration. Selon la responsable, 4 millions $ d’investissement ont été approuvés pour cette année et 26 millions $ supplémentaires devraient entrer en ligne de compte au cours des trois prochaines années.
Selon Harrison Mutikanga, le directeur exécutif de la compagnie ougandaise de production électrique, l’Eskom a négligé les travaux de maintenance des centrales sur les quinze dernières années. « Une centrale électrique de l’âge de celle de Nalubaale a besoin d’être rénovée tous les 7 à 10 ans. La dernière rénovation faite par la compagnie électrique ougandaise remonte à plus de 20 ans. L’Eskom sur les dernières années n’en a fait aucune.», a affirmé le responsable.
Selon lui, les 25 millions $ investis par l’Eskom, sont principalement allés au profit de l’automatisation du système de contrôle de la centrale ainsi que de multiples études sur les fissures observées dans certains murs de l’infrastructure.
Un état de choses qui laisse à la centrale de Nalubaale une durée d’exploitation restante de 10 ans, dans le meilleur des cas.
La fermeture de cette centrale pourrait s’avérer problématique pour le pays. En effet, les deux infrastructures ont un coût de rachat de leur production de 1,5 cent de dollars le kilowattheure, le plus bas du pays. Ce coût est en outre déterminant dans la mise en place du tarif électrique du pays qui est l’un des plus élevés de la région avec une moyenne de 10 cents de dollars le kilowattheure. La fermeture de la centrale de Nalubaale conduirait, toute chose étant égale par ailleurs, à une nouvelle augmentation du tarif électrique national.
Pour le moment, le Parlement analyse toujours les options qui s’offrent à lui. « Les choix sont limités. Soit nous décidons d’investir pour prolonger la durée de vie de la centrale de 30 nouvelles années, soit nous optons pour une fermeture dans une décennie. Auquel cas, nous perdrions l’effet de modération de cette source d’énergie moins chère sur le tarif électrique national.», a affirmé Mutikanga.
En attendant, la présidence de son côté semble favorable à un retour des deux centrales dans le portefeuille de la compagnie nationale de production électrique qui les gérerait en partenariat avec des entités privées.
Gwladys Johnson Akinocho