(Agence Ecofin) - La propagande du parti Ennahdha pour les élections législatives de Tunisie le 26 octobre 2014 est au centre de la polémique dans le secteur de la communication politique. Le parti au pouvoir a présenté son programme de campagne dans un document qui porte en couverture une mosaïque de photos. Parmi ces images, apparaît celle du Français Christian Morin (photo), célèbre animateur de télévision. Ancien présentateur du programme « La roue de la fortune », il est aujourd’hui membre de l’équipe des animateurs de l’émission « Face à la bande » de France 2.
Christian Morin a demandé le retrait de son image du document de campagne d’Ennahdha. « Je suis embarrassé, car je ne suis aucunement impliqué dans ce parti politique. Si en France, mon image avait été récupérée par un quelconque parti, j’aurais été tout aussi gêné. Je demande expressément à Ennahda de retirer ma photo de son programme et qu’il présente ses excuses », a expliqué l’animateur français cité sur le site web des Observateurs de France 24.
Le parti tunisien a réagi, expliquant que la photo de Christian Morin s’est retrouvée sur son patchwork par pure erreur. « Normalement, toutes les photos ont été diffusées avec l’accord des personnes. Concernant celle de monsieur Morin, il s’agit d’une erreur malencontreuse que nous allons essayer de rectifier au plus vite », a expliqué un porte-parole d’Ennahdha.
Pourtant, le journal Mediapart n’y voit pas un fait anodin. La photo utilisée par Ennahdha est extraite de l’album du film « Mercredi folle journée ! » sorti en l’an 2000, dans lequel Christian Morin joue le rôle d’un instituteur. L’image le montre d’ailleurs dans une salle de classe.
Selon Mediapart, le parti Ennahdha a voulu exploité le message symbolique véhiculé par la tâche noire que forme la touffe de cheveux isolée au devant du crâne de Christian Morin. La tâche noire à cette position est appelé en arabe un tabaâ, c’est-à-dire une marque qui finit par apparaître au devant de la tête du fidèle musulman qui multiplie les prosternations. Le tabaâ est donc considéré un signe de piété. Mediapart conclut que la photo de Christian Morin a servi à montrer un « musulman pratiquant très-très-très assidu, au vu de la grosseur de son soi-disanttabaâ ».
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