(Agence Ecofin) - La faible rémunération des producteurs de café à travers le monde, liée à l’effondrement des cours mondiaux, menace l’avenir de la filière. C’est ce qu’a indiqué à Reuters, Andrea Illy, président de la société italienne Illycaffè, l’une des principales entreprises du secteur.
Selon l’Organisation internationale du café (OIC), les prix du café ont reculé sur quinze des vingt dernières années en raison de récoltes abondantes attendues dans de nombreux pays. Par ailleurs, la cotation à New York de la livre d’arabica, principale variété représentant 60% de la récolte mondiale, a atteint la semaine dernière, 92 cents, soit son plus bas niveau depuis 12 ans et demi.
« Nous pouvons tolérer un seuil de 1,5 $ mais un tarif de 1 $ est très faible. Avec de tels niveaux, il y aura des producteurs qui quitteront l’activité et s’adonneront à d’autres cultures », estime M. Illy.
D’après le dirigeant, les compagnies de production devraient éviter d’adopter une approche privilégiant une production massive et moins chère qui aurait pour effet, de maintenir la spirale de la baisse des cours et découragerait les cultivateurs. L’industrie pourrait notamment s’inspirer du modèle des acteurs du secteur du vin et se focaliser sur la production de fèves de qualité afin de réduire sa vulnérabilité aux humeurs du marché.
« Vous ne pouvez jamais facturer le prix d’une bouteille de vin à partir du prix de vente des raisins. Vous allez établir votre prix, en fonction de l’endroit où cela a été produit, de la qualité des raisins, la réputation du terroir, de l’âge et du processus de fabrication.», note le responsable.
La production mondiale de café a été estimée à 158,6 millions de sacs en 2017/2018 par l’Ico.
Espoir Olodo
Meknès, Maroc.