(Agence Ecofin) - En Côte d’Ivoire, la mauvaise conjoncture sur le marché mondial du cacao affecte tous les acteurs de la filière. Si certains sont plus ou moins bien armés pour faire face à cette situation, d’autres sont encore à la peine. Dans cette dernière catégorie figurent les exportateurs locaux.
En Côte d’Ivoire, le Conseil du Café-Cacao (CCC) cherche des preneurs pour un volume de 100 000 tonnes de cacao disponible chez les exportateurs locaux en mauvaise posture. Avec le ralentissement de la demande, lié au coronavirus, ces opérateurs qui ont acquis l’or brun auprès des producteurs et des coopératives n’arrivent pas à trouver des acheteurs internationaux.
Si le régulateur s’est déjà rapproché des entreprises transnationales (ETN) pour régler cette situation, les négociations patinent pour liquider les stocks accumulés dans les ports de San Pedro et d’Abidjan.
En effet, d’après Reuters qui cite des sources proches du dossier alors que le CCC propose une baisse entre 200 et 250 livres sur la tonne, les exportateurs internationaux réclament pour leur part une réduction de 350 à 400 livres. Cette exigence des acteurs internationaux s’explique par le contexte mondial peu reluisant où ceux-ci doivent déjà gérer le casse-tête lié à leurs propres contrats.
Du côté des opérateurs nationaux, cette proposition de rescousse est accueillie avec réserve. « Les exportateurs internationaux veulent faire des marges supplémentaires sur le dos des exportateurs ivoiriens après avoir poussé pour la suppression du DRD », estime notamment Constance Kouamé, secrétaire générale du Groupement des négociants ivoiriens (GNI).
En attendant que l’heure de l’entente sonne, de nombreux analystes estiment que le temps joue en défaveur des autorités ivoiriennes étant donné que l’entreposage prolongé pourrait nuire à la qualité des fèves, ce qui conduira les ETN à offrir encore moins et engendrera des coûts d’entretien supplémentaires pour les exportateurs locaux.
Pour rappel, les entreprises transnationales ont bénéficié en janvier d’une suppression de la prime à la qualité sur les fèves ainsi que d’un rabais de 200 livres et de 250 livres respectivement sur la tonne de cacao vendue dans le cadre des campagnes principale et intermédiaire 2020/2021. Ces mesures avaient pour but de réduire les coûts d’acquisition de la matière première pour celles-ci afin de relancer la commercialisation extérieure du cacao.
Espoir Olodo
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