(Agence Ecofin) - Pour faire face aux différents problèmes de l’industrie du cacao, un cadre réglementaire plus contraignant sera vital. C’est ce qu’estime un nouveau rapport qui appelle à dépasser les engagements volontaristes des entreprises, dont les résultats sont mitigés.
La mise sur pied d’un environnement réglementaire plus contraignant permettra d’impulser une transformation dans l’industrie mondiale du cacao pour faire face aux maux qui minent la filière comme la pauvreté, la déforestation et le non-respect des droits de l’Homme.
C’est la principale conclusion de l’édition 2020 du rapport biannuel « Baromètre du cacao », publié le 1er décembre par un réseau d’organisations non gouvernementales qui fait un état des lieux sur les évolutions de l’industrie mondiale du chocolat.
We are happy to release the latest Cocoa Barometer today.
— VOICE Network - Voice of Organisations In Cocoa (@voicenetworkeu) December 1, 2020
In this biennial report, we outline the current challenges in cocoa (child labour, deforestation, poverty), as well as necessary changes to tackle their root causes.https://t.co/hc3A2WVNtl pic.twitter.com/1xhaoukU4z
D’après le document, l’approche basée depuis près de 20 ans sur les engagements volontaristes des entreprises mondiales du secteur n’a toujours pas permis d’apporter des changements significatifs.
En effet, souligne-t-il, alors que la lutte contre le travail des enfants reste problématique, la déforestation reste omniprésente et le faible impact du cacao certifié a douché les espoirs d’amélioration des revenus des producteurs.
Les auteurs proposent ainsi d’aller au-delà des bonnes intentions des compagnies pour se pencher sur l’élaboration de cadres légalement contraignants qui leur imposent notamment de prévenir les risques d’atteintes aux droits humains et de dommages environnementaux dans leur chaîne d’approvisionnement.
« Le cœur de la solution réside dans la création d’un environnement favorable. Cela passe par une réglementation contraignante du devoir de diligence en matière de droits humains et d'impact environnemental, une autonomisation des petits producteurs et un renforcement de leur position au sein des chaînes d’approvisionnement mondiales, par l’autonomisation des cultivateurs et des cultivatrices ainsi que de la société civile locale afin qu’ils puissent demander à leur gouvernement de leur rendre des comptes », indiquent les ONG.
Par ailleurs, le rapport ajoute qu'une réglementation stricte devra être accompagnée par la fixation d’un revenu vital afin de transformer la filière cacao dans son ensemble. Il préconise notamment des tarifs pour la tonne de cacao de 3166 $ en Côte d’Ivoire et 3116 $ au Ghana contre des montants actuels respectifs de 1804 $ et de 1810 $.
Cette nouvelle publication survient dans un contexte houleux où s’affrontent les deux pays producteurs et certaines entreprises de transformation qu’ils accusent de vouloir saboter le revenu de différentiel récent (DRD) appliqué en 2020/2021.
Espoir Olodo
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