(Agence Ecofin) - L'arrivée sur le London Stock Exchange de l'entreprise agro-alimentaire Edita Food Industries, lui a permis de mobiliser jusqu'à 275 millions $, mais aussi d'accroître de 890 millions $, la capitalisation boursière des entreprises africaines cotées sur ce marché financier. Celle-ci est désormais de 23 milliards $ pour les entreprises égyptiennes, et de 395,2 milliards $ pour l'ensemble des entreprises africaines, a-t-on appris d'un communiqué de presse à ce sujet.
Avec ce niveau de capitalisation, la place boursière de Londres représente le premier marché financier des entreprises « africaines », devant le Johannesburg Stock Exchange (marché financier sud-africain) qui au 2 avril 2015, avait une capitalisation de 380,9 milliards $. Au total, ce sont 120 entreprises africaines qui sont désormais présentes sur la place financière de Londres.
Cette progression est le résultat d’une stratégie africaine mise en place par les dirigeants du marché financier anglais. En 2014, on a assisté à la mise en place ou au renforcement de plusieurs partenariats, avec des marchés financiers comme celui de Casablanca au Maroc, ou encore celui de Lagos au Nigéria. Il faut dire que le London Stock Exchange a toujours été une place de choix pour les minières opérant en Afrique.
Mais de plus en plus d’investisseurs, individuels comme institutionnels, opérant sur ce marché, ont montré un intérêt croissant pour des entreprises d’autres secteurs comme la grande consommation ou encore celui des services financiers. Ainsi, à côté du partenariat stratégique qu’il a avec le Johannesburg Stock Exchange, le LSE continue de promouvoir l’idée de doubles cotations avec des marchés comme le Nairobi Securities Exchange (Kenya), le Nigérian Stock Exchange, la Bourse de Casablanca, l’Egyptian Exchange et, récemment encore, il y a eu un accord de partage d’expérience avec la bourse de Tunisie.
On peut aujourd’hui se demander jusqu’où ira la progression des entreprises africaines sur le LSE. La place financière est en compétition avec certaines bourses d’Asie et du Moyen Orient.
En 2014, le JSE a manifesté son intention d’accueillir lui aussi des entreprises africaines. Mais la même année la place financière de Londres offrait davantage de capacités et de potentiels d’accès au marché du crédit.
Rappelons que, sur le continent, la bourse sud-africaine reste tête des marchés financiers, suivi de l’Egypte et du Nigéria, qui avec la transition démocratique pacifique qu’elle a récemment vécue, a vu sa capitalisation boursière repasser à 55 milliards $ au 2 avril 2015, contre seulement 50 milliards $ pour le Maroc, qui retrouve la quatrième place.
Idriss Linge
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »