(Agence Ecofin) - Ecobank Transnational Incorporated (ETI), la holding bancaire la plus présente en Afrique subsaharienne, a terminé les 9 premiers mois de l'année 2019 sur des performances financières en berne, malgré un solide effort de recouvrement des créances auprès de sa clientèle.
Déjà le groupe a consacré 185 millions $ pour provisionner ses créances douteuses. C'est 33% de moins que sur la même période en 2018.
Dans le même temps, le groupe a déclaré avoir recouvré des créances et effectué des reprises de provision, de l'ordre de 127 millions $, en hausse de 74% en comparaison aux reprises des 9 premiers mois de 2018. Dans ces conditions, le poids net de la dépréciation de valeur sur les prêts à la clientèle a été arrêté à 58 millions $ sur la période, en baisse de 74%.
« Les dépréciations moins importantes pour la période considérée résultent principalement d’une amélioration des recouvrements de prêts, principalement dans l’UEMOA et au Nigeria. Cela reflète le succès continu de la stratégie de redressement des prêts non performants », a expliqué le groupe dans une note adressée à ses investisseurs. De ce point de vue, on peut dire que la tournée entreprise par le directeur général du groupe, Ade Ayeyemi, a porté ses fruits.
Au cours des 9 derniers mois, il a visité plusieurs capitales de l'UEMOA, de la CEMAC et celle du Nigeria. Dans la zone CEMAC, ETI a recouvré 29 millions $. Dans la zone UEMOA, ces recouvrements atteignent 54 millions $ et quelques dizaines de millions ont aussi été recouvrés au Nigeria. Cette belle performance n'aura pourtant pas suffi.
Déjà depuis décembre 2018, le groupe a connu une baisse de l'ensemble de ses indicateurs, et explique cela par la forte dépréciation des devises et monnaies des différents pays où il opère. Mais au Nigeria, cette perte s'accentue surtout, parce qu'il a été contraint, l'an dernier, à changer son mode de conversion des performances. Le fait de ne pas le faire depuis longtemps masquait véritablement ses réels résultats.
Le bénéfice net d’ETI est ressorti à 214 millions $, en baisse de 13% comparativement à celui de la période en 2018. La rentabilité pour les investisseurs est aussi en baisse et des changements survenus sur le marché zimbabwéen, pourraient connaître un coup dur, une fois que le groupe aura bien apprécié de nouvelles dispositions prises dans ce pays à l'endroit du secteur bancaire.
Idriss Linge
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »