(Agence Ecofin) - Ecobank Transnational Inncorporated est parvenu à réaliser des réductions significatives sur ses charges d'exploitation au cours des 9 premiers mois de 2017, s'achevant le 30 septembre, a constaté l'Agence Ecofin des différents rapports publiés par le groupe panafricain, sur les trois marchés financiers où il est coté (Ghana, Côte-d'Ivoire et Nigéria).
Cette baisse représente une économie équivalente à un peu plus de 100 millions $. Elle intègre une réduction de 13% des charges du personnel, le poste de baisse le plus important. Elles sont passées de 438 millions $ à 380,2 millions $. La holding a d'une part procédé à une réorganisation de son mode d'interaction avec les clients, et a aussi supprimé plusieurs postes de travail, en conformité avec sa nouvelle stratégie de digitalisation.
« Les actions entreprises afin de réduire les coûts produisent des résultats positifs et se traduisent par des améliorations du coefficient d’exploitation du groupe, notamment celui du Nigéria. Nous espérons que des gains d'efficacité additionnels viendront de la réorganisation en cours de nos régions d'Afrique centrale et australe et, par la suite, des autres régions d'Afrique de l'Ouest », a commenté Ade Ayeyemi, le directeur général du groupe, à ce propos.
Pourtant, cet effort de réduction des charges tarde à porter des fruits pour des raisons d'exploitation, mais aussi en raison de l'épineux problème des créances douteuses qui grève toujours les comptes de la holding basée à Lomé. Son résultat net consolidé, s'est ainsi inscrit en baisse de 12% sur la période, atteignant 189,4 millions $, contre 201,4 millions $ à la même période en 2016.
Cette performance a été plombée en amont par une baisse des revenus d'intérêts tant sur les prêts à la clientèle de détail, que ceux des segments commercial et corporate. Dans le même temps, les revenus des commissions et autres frais ont globalement reculé, affectés par un net recul des frais sur les accords de crédits. Le groupe explique qu’elle a décidé de réduire ses activités de prêts, pour renforcer son efficience.
En aval cependant, ETI continue de payer au prix fort les créance douteuses qu'elle a hérité de son tumultueux passé. Pour la période sous revue, elle a provisionné l'équivalent de 236 millions $, rien que pous les créances douteuses. Malgré ce tableau plutôt mitigé, Mr Ayeyemi, le directeur général d'ETI reste assez positif et optimiste. « Avec un environnement d’exploitation toujours difficile, mais montrant des signes de reprise, les indicateurs de qualité du portefeuille demeurent élevés et resteront à ces niveaux pendant quelques trimestres », a-t-il fait savoir
La réaction des investisseurs sur les marchés financiers du Ghana, du Nigéria et d’Abidjan sera à suivre. Si en cédis ghanéens et en nairas nigérians la rentabilité du groupe est en forte hausse, pour ceux ayant investi en FCFA sur ses titres à la BRVM la performance a été mauvaise, avec un bénéfice net par action de 3,63 FCFA, en baisse de 17%.
Idriss Linge
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.