(Agence Ecofin) - Le conseil de surveillance du groupe bancaire russe VTB Bank a décidé le 23 septembre 2015, d'annuler le processus de fusion en cours, entre sa filiale angolaise (Banco VTB Africa) et le groupe local Banco Privado Atlantico. « Les deux parties sont tombées d'accord de poursuivre leurs activités séparément, en raison de changements survenus dans les conditions de la transaction », peut-on lire dans le communiqué russe annonçant l'information.
A la lecture du document, il semble que les Angolais aient voulu voir clair dans le risque que représentaient les sanctions de l'Union européenne et des USA, sur les banques détenues majoritairement par l’État russe à la suite du différend sur l'Ukraine. En juillet 2014, il avait été admis que les filiales européennes de VTB Bank ne seraient pas concernées par ces sanctions. Mais rien n'était précisé pour ce qui concerne les filiales directes, opérant dans d'autres régions du monde.
Pour la partie russe, la source de préoccupation exprimée aura été la chute des prix du baril de pétrole, dont l'économie de l'Angola, deuxième producteur africain, est très dépendante. Au final cependant, les raisons profondes de cette annulation demeurent encore à chercher, car jusqu’au mois d’août dernier, les deux parties faisaient part de « progrès significatifs ».
Par ailleurs, VTB Bank Africa est détenue à seulement 50,1% par le groupe russe, les 49,87% restant, étant contrôlés par Antonio Carlos Sumbula, un des hommes les plus puissants d'Angola, qui dirige l'entreprise nationale de production de diamants (Endiama). Dans le capital de Banco Atlantico, on retrouve aussi des organisations et individus importants du pays pétrolier, dont la Société nationale Pétrolière (Sonangol). Des changements majeurs auraient donc pu faire l’objet de discussions supplémentaires
Cette décision porte aussi un coup aux ambitions du groupe étatique russe Rostec, dont la filiale angolaise RT Global Resources était partie prenante du processus. Si l’opération avait été finalisée, RT Global Resources et VTB Capital auraient détenu pour leurs holdings respectives, un total global d’action de 20% du capital de la nouvelle banque issue de la fusion.
Idriss Linge
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.