(Agence Ecofin) - Au 30 juin 2018, seulement six banques commerciales sur les 34 opérant au Ghana, avaient déjà atteint le nouveau seuil de fonds propres minimum de 400 millions de cédis (83,13 millions $) fixé par la banque centrale et dont le délai de mise en conformité est le 31 décembre 2018.
Deux autres banques seraient déjà en voie de finaliser leurs augmentations de fonds propres, tandis que le reste se retrouve à différents niveau dans le cadre de leurs stratégies respectives visant à se mettre en règle avec les exigences de la banque centrale.
En mai 2018, dix banques ghanéennes détenues par des investisseurs locaux ont annoncé qu’elles ne seraient pas en mesure de respecter la date limite du 31 décembre 2018, pour se conformer à cette nouvelle exigence. Selon le quotidien local New Telegraph, ces banques avaient adressé une pétition au président ghanéen Nana Akufo-Addo, pour lui demander d’inviter la Banque centrale à leur accorder quatre années supplémentaires.
En attendant, le secteur bancaire semble redefinir ses priorités. Une préférence plus grande semble désormais portée sur les placements dans des instruments financiers. Ainsi au 30 avril, l'encours des investissements sur les titres (35 milliards de cedis) était au dessus de celui des prêts accordés à l'économie (30,8 milliards). De même, à la fin juin, l'encours des crédits avait augmenté de 5,7%, bien moins que les 15,2% de croissance observé à la même période en 2017.
Les observateurs s'attendent à de gros changements dans le paysage bancaire de ce pays d'ici la fin 2018. Convaincre de nouveaux investisseurs d’entrer dans le capital, notamment des banques domestiques, risque de ne pas être une chose facile. Pour la période s'achevant à la fin avril 2018, on a noté une baisse de rentabilité globale dans le secteur, qui s'est traduite par la contraction des fonds propres des investisseurs.
Idriss Linge
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.