(Agence Ecofin) - Plusieurs banques, dont l'allemande Deutsche Bank et Absa Bank, la filiale sud-africaine du groupe Barclays Africa, ont accordé un crédit de 4,5 milliards de rands (350 millions $) à ArcelorMital South Africa. Les conditions d'intérêt du prêt d’une maturité de trois ans, n'ont pas été données. La moyenne des taux obtenus par la société était de 10% à la fin 2016.
L'entreprise a indiqué que la ressource mobilisée sera affectée au financement de ses besoins en fonds de roulement, sans préciser la période concernée. Au terme de l'exercice 2016, ce besoin en fonds de roulement s'établissait à 900 millions de rands, au regard des encours de son passif et ses actifs courants (moins de 12 mois).
Mais on peut noter qu'une part importante (11 milliards de rands) des actifs à court terme est constituée de stocks, dans lesquels on retrouve de la matière première achetée (3 milliards de rands), des produits semi-finis (4,3 milliards de rands) et des produits finis (3 milliards de rands).
Une situation à risque, car ces stocks peuvent rapidement se déprécier, surtout dans un contexte de volatilité des prix des métaux et surtout en raison d'un marché sud-africain de l'acier victime du dumping de l'acier importé de Chine.
Au cours de l'exercice 2016 qui s'est achevé le 31 décembre 2016, le producteur d'acier a réduit ses coûts de manière significative. Mais cette prouesse tient à la baisse de ses charges financières et au repli des dépréciations de certains actifs matériels et immatériels. La structure des autres charges (salariales et des matières premières) est restée quasiment intacte sur la période.
La capacité pour ArcelorMittal South Africa a dégager de la valeur pour rembourser cet emprunt sera à suivre. Dans une économie sud-africaine quasiment grippée et avec l'arrivée des prochaines élections, les projets d'infrastructures, demandeurs d'acier, risquent d'être mis à l'arrêt. Par ailleurs l'industrie de l'automobile qui est aussi un marché cible subit quelques vents contraires.
Selon l'association mondiale des producteurs d'acier, la demande pour l'acier devrait progresser de 1,5% sur le marché international, avant de connaître un ralentissement à +0,5% au cours de l'année 2018. Mais la volatilité risque de perdurer. Les stocks de fer sur les ports chinois ont affiché une surprenante hausse le 22 mai 2017 dernier, toute chose qui rajoute à l'incertitude pour le marché de l’acier.
Idriss Linge
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.