(Agence Ecofin) - Le groupe français Société Générale et le ghanéen Fidelity Bank, ont récemment dévoilé le mécanisme d’une transaction menée fin décembre 2018 qui pourrait marquer le début en Afrique subsaharienne hors Afrique du sud, du recours à la technique des pensions livrées pour mobiliser des financements encore appelée Repo.
Dans la pratique le Repo est une technique par laquelle un détenteur d’actifs financiers (dans le cas présent des obligations émises par le gouvernement du Ghana en monnaie locale) met temporairement ses titres en garantie d’un prêt. Mais le risque pour Société Générale était que la garantie ne soit pas totalement pertinente, en raison des complexités de transferts d’actifs financiers au Ghana.
Avec l’appui des régulateurs ghanéens et la société de garantie Frontclear, les deux partenaires ont pu créer un Repo synthétique. Société Générale a acquis les titres mais sans paiement, et ainsi dispose d’un contrôle sur la garantie de son prêt. A la fin de l’opération (un an), Fidelity paiera normalement ses intérêts. Toutefois, il n’est pas précisé si la banque française pourrait recevoir une compensation s’il y a eu appréciation de la valeur des dites obligations.
L’opération est donc complexe et exige une certaine technicité de la part des acteurs des marchés financiers africains pour être répliquée. Aussi les coûts associés pour Fidelity ne sont pas complètement connus, ni la communication sur les plus-values en rapport aux écarts des taux finaux (qui prennent en compte l’inflation et aussi le taux de change). Enfin, il faudra voir si le stock des obligations d’Etat émises en monnaie locale peut être suffisant pour attirer un maximum de capitaux étrangers.
Idriss Linge
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.