(Agence Ecofin) - La moyenne des revenus nets par action hors situation exceptionnelle, des banques cotées sur le Nairobi Securities Exchange (Kenya), a progressé de 14,4% au cours du premier trimestre 2018, apprend-on d'une synthèse des résultats financier du secteur sur la période.
Cette performance s'inscrit dans une logique d'amélioration, lorsqu'on se souvient que cet indicateur s'est inscrit en baisse de 8,6% à la même période en 2017. Ce point est d'autant plus pertinent que ce résultat est atteint en dépit de la loi, toujours en vigueur, sur l'encadrement des taux d’intérêts au Kenya.
Cette règle, entrée en application mi 2015, impose un plancher pour la rémunération des dépôts, et un plafond pour les intérêts appliqués sur les prêts accordés à l’économie. Globalement, on relève que les revenus d'intérêt ont continué de baisser.
En effet la croissance des crédits accordés par les banques cotées à l'économie kényanne a progréssé de seulement 2,4%. C'est un niveau bas comparé à la moyenne de croissance des 5 dernières années qui est de 14,3%. Plusieurs facteurs justifient dans ce cas, le retour à la croissance des revenus par actions.
Les bons points de la diversification et de plus d’efficience
Le premier est la diversification. De nombreuses banques kényannes, globalement, se sont lancées dans l'intensification des activités autres que celle du crédit, notamment, l'investment banking, la gestion des actifs, et surtout la bancassurance et les investissement sur des titres obligataire publics. On note ainsi que depuis les cinq dernières années, un minimum de 8 acquisition de produits et services d'assurance ont été effectuées par ces banques.
L'autre facteur de cette amélioration des revenus par actions est la réduction des coûts d'exploitation avec des charges qui représente 61,4% des revenus, contre 67,5% précédemment. Cette nouvelle dynamique survient, alors que la loi, objet de tous les blâmes, qui limitait les taux d'intérêt praticables par les banques, est en pleine discussion. La grande menance pour les banques vient pourtant de la qualité des actifs, avec une augmentation continue des créances douteuses, malgré le respect de règles strictes en matière de crédit.
Les arbitrages sont complexes pour le gouvernement du président Uhuru Kenyatta, qui souhaite continuer de faciliter l’accès au crédit pour les PME, alors que le secteur bancaire lui menace d'être plus restrictifs en matière de crédit.
Pour des analystes kényans, la solution à une amélioration sereine des rendement dans l'activité des banques, réside dans la consolidation des acteurs du secteur. Mais là aussi des risques existent, les deux banques systémiques que sont Equity et Kenya Commercial Bank sont déjà devenues trop grosses pour tomber, et les autorités ne pourraient contenir le risque d'autres acteurs de même taille.
Idriss Linge
Lagos, Nigeria - Financing growth in West Africa's trade epicentre